L’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, est jugé depuis 2012 devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. | TOUSSAINT KLUITERS / AFP

Le procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a requis mercredi 7 décembre la perpétuité à l’encontre de l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, accusé d’avoir entrepris le « nettoyage ethnique » d’une partie de la Bosnie en vue de créer un Etat serbe ethniquement pur.

Agé de 74 ans, celui qui est surnommé « le Boucher des Balkans » est jugé depuis 2012 à La Haye pour deux chefs d’accusation de génocide et neuf chefs d’accusation de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis lors de la guerre de Bosnie (1992-1995), qui a fait plus de 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés.

« Il serait irresponsable et un affront à la justice de le condamner à toute autre peine qu’à la prison à vie », a déclaré le procureur Alan Tieger devant le TPIY à La Haye. « Le temps est venu pour le général Mladic d’être tenu responsable pour les crimes commis contre chacune de ses victimes et la communauté qu’il a détruite », a-t-il ajouté.

Jugement attendu courant 2017

La défense doit débuter vendredi sa plaidoirie, prévue sur trois jours, tandis que le jugement ne sera pas rendu avant le courant de l’année 2017. Ratko Mladic doit notamment répondre du siège de Sarajevo, long de quarante-quatre mois et au cours duquel 10 000 civils avaient été tués, fauchés par des obus de mortiers tirés depuis les hauteurs qui entourent la ville ou cibles de tirs de snipers. Il est également accusé d’avoir été l’un des principaux artisans du massacre de 8 000 musulmans bosniaques à Srebrenica en juillet 1995.

Pour l’accusation, qui a terminé mercredi un réquisitoire de trois jours, l’accusé était « aux commandes » des forces serbo-bosniaques qui « ont commis un schéma constant de crimes », même s’il tente désormais de « se soustraire à la responsabilité de ce dont il s’était autrefois vanté ».

Le procès contre Ratko Mladic est le dernier pour le TPIY, créé au cœur de la guerre en 1993 par les Nations unies pour traduire devant la justice les auteurs des pires atrocités commises pendant les conflits qui déchirèrent l’ex-Yougoslavie. Inculpé en juillet 1995, M. Mladic avait échappé pendant seize ans à la justice internationale avant d’être arrêté dans la maison d’un membre de sa famille en Serbie, le 26 mai 2011.