Au moins 80 000 personnes ont fui l’est d’Alep depuis le début, le 15 novembre, de l’offensive du régime syrien pour reconquérir ce secteur de la ville. | © Omar Sanadiki / Reuters / REUTERS

L’armée syrienne a pris le contrôle de tous les quartiers de la vieille ville d’Alep, qui était aux mains des insurgés, a annoncé mercredi 7 décembre l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), organisation sise à Londres et s’appuyant sur un réseau d’informateurs en Syrie. Les combattants rebelles se sont retirés des parties de la vieille ville qu’ils contrôlaient encore après la reconquête par l’armée des quartiers voisins de Bab Al-Hadid and Aqyul.

Les forces gouvernementales, appuyées par l’aviation russe et des milices chiites libanaises, iraniennes et irakiennes, semblent désormais sur le point de s’emparer de l’ensemble des quartiers orientaux de la ville, où vivent encore 200 000 personnes, selon les Nations unies.

Au moins 80 000 personnes ont fui l’est d’Alep depuis le début, le 15 novembre, de l’offensive du régime syrien pour reconquérir ce secteur de la ville, ajoute l’OSDH. Ces déplacés ont cherché refuge dans les quartiers gouvernementaux de l’ouest de la ville, dans les zones contrôlées par les forces kurdes ou dans les quartiers encore aux mains des rebelles, a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

Selon les forces russes, l’armée s’est emparée de 35 quartiers depuis le début de sa progression dans la ville, devenue un enjeu majeur de la guerre civile qui ravage le pays depuis près de six ans. Le gouvernement syrien a fait savoir mardi qu’il n’accepterait aucune offre de cessez-le-feu à Alep-Est tant que les mouvements qu’il considère comme des organisations terroristes n’auront pas évacué le secteur.

Prendre la ville avant l’investiture de Donald Trump

Aux Nations unies, la Russie et la Chine ont mis lundi leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité exigeant une trêve de sept jours à Alep et l’arrêt des combats dans l’ensemble de la Syrie.

L’armée syrienne a déclaré qu’elle entendait terminer la reconquête d’Alep avant l’arrivée du nouveau président américain Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier. Moscou a fait valoir qu’une cessation des hostilités permettrait aux rebelles de se regrouper. L’ONU parle de « situation désastreuse dans l’est d’Alep ».

L’armée russe a annoncé qu’un colonel russe, conseiller militaire, a été tué à Alep à la suite d’un bombardement des rebelles. L’officier, un des plus hauts gradés tués en Syrie depuis le début de l’intervention russe fin septembre 2015, a été blessé il y a quelques jours lors d’un tir d’artillerie rebelle à Alep-Ouest, zone sous contrôle gouvernemental.