Les craintes du chef de la police ghanéenne se matérialisent. A la veille de l’élection présidentielle, un militant du principal parti d’opposition a été tué, mardi 6 décembre, dans des violences en marge d’un meeting électoral dans le nord-est du Ghana, a annoncé la police.

Ken Yeboaf, commissaire de police à Tamale (nord-est) a confirmé à l’AFP que des membres des deux principaux partis du pays circulaient à moto « en paradant » pendant un meeting électoral, lundi, à Chereponi, petite ville à la frontière avec le Togo, et la situation a « dégénéré ». « Il y a eu des bagarres entre les jeunes. Ils ont commencé à se jeter des pierres, la police est intervenue et a tenté de les séparer », a-t-il rapporté, en mentionnant la présence d’armes à feu. M. Yeboaf a dit « regretter » ces violences et assuré que « les deux camps sont responsables, pas les forces de sécurité ». Les violences ont fait un mort et 14 blessés, dont six sont toujours dans un état critique, selon le commissaire.

Charte pour assurer la paix

Les électeurs ghanéens se rendent aux urnes, mercredi, pour élire leur nouveau président. La campagne est extrêmement serrée entre les deux favoris, le président sortant John Mahama du Congrès national démocratique (NDC) et son rival historique, Nana Akufo Addo, chef de file du Nouveau Parti patriotique (NPP).

Le représentant du NPP (opposition) de la région, Daniel Bugri Naabu, a confirmé le décès du jeune militant, et a promis d’aller rendre visite à sa famille, mettant en garde les hommes politiques du pays d’encourager les tensions à la veille du scrutin.

Le mois dernier, la résidence du candidat du NPP, Nana Akufo-Addo, avait été attaquée alors qu’il était en campagne dans le pays.

Les sept candidats ont signé la semaine dernière une charte pour assurer la paix pendant le scrutin dans ce pays d’Afrique de l’Ouest régulièrement cité en exemple pour sa stabilité et son système démocratique.