La perte d’Alep constituerait pour les insurgés leur pire défaite depuis le début de la guerre : ils ne contrôleraient alors plus que la province d’Idlib voisine et quelques poches près de Damas et dans le sud du pays. | © Abdalrhman Ismail / Reuters / REUTERS

Les chefs des diplomaties russe et américaine Sergueï Lavrov et John Kerry n’ont fait aucun progrès jeudi 8 décembre à propos d’un éventuel cessez-le-feu à Alep après deux brèves rencontres informelles. Les deux hommes sont à Hambourg, en Allemagne, où se tient l’assemblée annuelle des 57 membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. « Nous sommes près d’une entente, mais je tiens à mettre en garde contre de trop grandes attentes », a précisé Sergueï Riabkov, vice-ministre des affaires étrangères russe.

Alors que piétine le projet de cessation des combats et d’évacuation des rebelles et des civils d’Alep, la rébellion est sur le point de perdre ses derniers bastions face aux troupes du régime syrien soutenues par la Russie et l’Iran. Damas a affirmé mardi qu’aucune offre de cessez-le-feu ne serait acceptée tant que les insurgés n’auraient pas évacué Alep.

Ces nouvelles rencontres entre MM. Kerry et Lavrov ont lieu après que six pays occidentaux, dont les Etats-Unis, ont appelé mercredi à un « cessez-le-feu immédiat » devant la « catastrophe humanitaire » à Alep, exhortant la Russie et l’Iran à « user de leur influence » sur le régime syrien pour y parvenir.

M. Kerry, en tournée d’adieux en Europe, est attendu à Paris à partir de jeudi pour assister, samedi, à une réunion de pays occidentaux et arabes de soutien à l’opposition syrienne.

Proposition de la Turquie

La perte d’Alep constituerait pour les insurgés leur pire défaite depuis le début de la guerre : ils ne contrôleraient alors plus que la province d’Idlib, voisine de celle d’Alep, et quelques poches près de Damas et dans le sud du pays.

La Turquie a engagé des négociations avec la Russie en vue d’un cessez-le-feu à Alep, a annoncé jeudi Ibrahim Kalin, porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan, lors d’une conférence de presse à Ankara. Il a en outre accusé les forces gouvernementales syriennes de commettre des crimes de guerre et contre l’humanité dans la métropole du nord du pays.