Une militante des droits des homosexuels demande l’abrogation du code 489 du code pénal marocain, qui punit les relations entre personnes de même sexe, à Rabat, le 15 juin 2016. | FADEL SENNA / AFP

Agées de 16 et 17 ans, elles avaient été arrêtées le 27 octobre à Marrakech, poursuivies par la justice marocaine pour homosexualité. Vendredi 9 décembre, S. et H. ont été relaxées par le tribunal. « Nous espérons que ce verdict représente la fin d’une épreuve que ces deux adolescentes n’auraient jamais dû subir, a commenté Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord de l’ONG Human rights watch (HRW).

Les deux adolescentes avaient été mises en prison le 28 octobre, sur dénonciation de l’une des deux familles, après qu’un voisin a expliqué les avoir surpris en train de s’embrasser. Selon l’article 489 du Code pénal marocain, les actes de « déviance sexuelle » entre personnes d’un même sexe sont passibles de peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison et une amende de 1 000 dirhams (94 euros).

Si des affaires liées aux mœurs sont régulièrement reprises par les médias marocains, le fait qu’il s’agisse de deux femmes, qui plus est mineures, était une première. Détenues pendant 48h, S. et H. avaient été ensuite remises en liberté provisoire. Mais leur arrestation avait ravivé une nouvelle fois les débats houleux autour de la pénalisation de l’homosexualité au sein de la société marocaine.

Selon Sarah Leah Whitson, « cette affaire démontre à nouveau pourquoi les autorités marocaines devraient abolir l’article 489 du code pénal, qui criminalise les actes homosexuels. Quand une personne risque d’être arrêtée et poursuivie uniquement en raison de son orientation sexuelle présumée, tout Marocain devrait se sentir préoccupé. »