Avis de recherches d’Aboubakar Shekau, numéro un de Boko Haram, affiché dans un village du nord-est du Nigeria. | ? Tim Cocks / Reuters / REUTERS

L’horreur dans le nord-est du Nigeria. Au moins 30 personnes ont été tuées dans un double attentat perpétré vendredi 9 décembre au matin par deux femmes kamikazes sur un marché de Madagali, un lieu très fréquenté de cette ville de l’Etat d’Adamawa. « De nombreuses autres [personnes] ont été blessées », a fait savoir un porte-parole de l’armée nigériane.

« Les deux kamikazes se sont fait passer pour des clientes, lorsqu’elles ont déclenché leurs ceintures explosives, l’une dans la section du marché où l’on vend de la nourriture, l’autre près des stands de vêtements », a relaté Yusuf Muhammad, représentant de la municipalité de Madagali. Il a également fait état d’un nombre élevé de blessés. « Il y avait des cadavres et des personnes blessées partout, dans un bain de sang », témoigne un vendeur du marché, au téléphone.

Modus operandi de Boko Haram

Ce double attentat n’a pas été revendiqué, mais le procédé utilisé est celui du groupe armé nigérian Boko Haram, qui sème la terreur dans la région du lac Tchad depuis 2009. Madagali – qui se trouve à l’entrée de la forêt de Sambisa, actuel fief de l’une des factions de Boko Haram – a souvent été la cible de ce groupe djihadiste. Cette ville de Madagali a été reprise par l’armée nigériane à Boko Haram en août 2014.

L’attentat commis vendredi est un nouveau coup dur pour le président nigérian Muhammadu Buhari, qui a déclaré mercredi, lors du Sommet pour la sécurité de Dakar, que la « situation est sous contrôle ». « [L’armée] est désormais entrée dans la forêt de Sambisa et en ce qui concerne la présence de Boko Haram dans la région du Lac Tchad, je pense qu’ils sont “finis” », avait-il alors déclaré avec fierté. Le nord-est du Nigeria a connu une recrudescence des attaques ces dernières semaines, notamment à cause de la fin des saisons des pluies.

Boko Haram, secte salafiste extrémiste transformée en mouvement djihadiste à la mort de son fondateur Mohammed Yusuf, a fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés dans le nord-est du Nigeria depuis 2009.