« Super Mario Run ».

L’annonce, cette semaine, que le jeu mobile Super Mario Run, dont la sortie est prévue jeudi 15 décembre sur iPhone, nécessiterait une connexion permanente pour fonctionner a été froidement accueillie par les amateurs de jeux vidéo Nintendo. Ainsi, il sera difficile, voire impossible, d’emporter Mario dans le métro parisien, dans le TGV, dans l’avion, ou à l’étranger. Une décision qui peut paraître curieuse concernant un jeu qui, par définition, a vocation à être jouable partout où il est possible d’apporter un téléphone portable.

Interrogé par Pixels, Nintendo confirme que le jeu a bien besoin de se connecter à Internet au début et à la fin de chaque niveau.

La connexion Internet obligatoire est en l’occurrence une pratique courante dans les jeux compétitifs, où le développeur peut ainsi contrôler que le joueur ne triche pas. Mais ce système plus difficile à comprendre dans un jeu comme Super Mario Run, où le cœur de l’expérience, le mode « Tour des mondes », est pensé pour un seul joueur.

Shigeru Miyamoto, créateur de Mario et producteur de ce nouvel épisode, s’en est expliqué auprès du site américain Mashable :

« On a un temps envisagé de proposer le mode “Tour des mondes” à part, pour permettre d’y jouer sans connexion. Mais le problème, c’est qu’il était compliqué de le connecter aux autres modes de jeu. Et parce que, pour ces modes, la connexion au réseau est indispensable, on a dû se résoudre à intégrer le mode “Tour des mondes” aussi. »

Dans Super Mario Run, il est en effet possible de récolter des pièces dans le mode principal, « Tour des mondes », pour les dépenser dans les autres modes de jeu. On peut ainsi acheter des tickets dans le mode « Editeur de royaume », et s’en servir ensuite dans le mode « Défis Toad », pour tenter de battre des records établis par d’autres joueurs.

En verrouillant l’ensemble de Super Mario Run, y compris son volet « solo », Nintendo peut contrôler que le joueur ne pirate pas le jeu pour en modifier les données à son avantage.

Shigeru Miyamoto évoque aussi, pour justifier ce zèle, une sortie d’une ampleur sans précédent pour Nintendo :

« Contrairement à nos consoles, le jeu ne sort pas que dans un nombre réduit de pays. Il est publié dans 150 pays simultanément, et ils ont tous des environnements réseaux différents. Il était important pour nous que le jeu soit sécurisé pour tout le monde. »

Quitte pour cela à en interdire l’accès aux joueurs qui ne bénéficieraient pas d’une connexion Internet permanente.