Le milieu niçois Vincent Koziello, le 30 novembre. | FRED TANNEAU / AFP

A 21 ans, Vincent Koziello est l’un des jeunes joueurs talentueux qui composent l’effectif de l’OGC Nice, surprenant leader du championnat de France. Passé par le centre de formation des Aiglons, lancé dans le grain bain du professionnalisme par Claude Puel en 2014, le petit milieu (1m68) niçois revient sur le « super début de saison » de son club, qui défie le Paris-Saint-Germain au Parc des Princes, dimanche 11 décembre, en clôture de la 17e journée de Ligue 1.

Dans quelles circonstances êtes-vous arrivé à Nice ?

J’ai joué en U19 nationaux à l’AS Cannes et puis c’était le moment pour moi de quitter (en 2013) ce club en difficulté, où il n’y avait plus vraiment d’avenir là-bas. Cela faisait plusieurs saisons que l’OGC Nice voulait me recruter. Cela s’est fait naturellement. C’était la bonne période. L’OGC Nice venait de finir à la quatrième place [au terme de la saison 2012/2013], le coach Claude Puel faisait énormément jouer les jeunes. Il prônait un beau football avec une philosophie faite de passes courtes, de jeu en mouvement, d’intelligence de jeu. Cela me plaisait.

« On est animé par un bon état d’esprit, (…) il y a une concurrence saine, cela nous fait tous progresser. »

Quel regard portez-vous sur ce que réalise l’OGC Nice depuis l’entame de saison ?

C’est un super début de saison. On a 39 points aujourd’hui. C’est juste fantastique. Mais encore une fois, ce n’est que 39 points. Le maintien est presque assuré [rires] ! On ira le chercher au Parc.

Quel sentiment avez-vous eu, le 4 décembre, lors du troisième et dernier but de votre équipe face à Toulouse, au terme d’une incroyable action collective ?

C’est un beau but dans sa conception. Même si le dernier geste était simple à réaliser, c’est un magnifique but. Cela traduit vraiment ce qu’on essaye de mettre en place. Quand une action comme ça finit par un but, ça fait du spectacle. Les gens aiment ça.

Quels sont les ingrédients de « cette » recette niçoise ?

Je pense que le club grandit très bien. C’est le résultat d’un travail effectué en profondeur avec le centre de formation, une cellule de recrutement, qui a ciblé des joueurs qui pouvaient évoluer dans le style de jeu que voulait le club, le coach. On allie la jeunesse et l’expérience dans notre équipe même si Dante est parfois un peu tout seul dans ce registre.

On est animé par un bon état d’esprit et le coach fait aussi très bien son travail puisqu’on gagne et qu’il y a une concurrence saine au sein du groupe. Cela nous fait tous progresser. Il n’y a vraiment pas de clans, juste des affinités. Il y a une ambiance très saine.

En 2014, votre ex-entraîneur Claude Puel évoquait le concept de « vases communicants » au niveau de la formation. Qu’en est-il aujourd’hui ?

On le ressent encore. Si un U17 est bon, il ira en U19. Pareil pour toutes les catégories d’âge. Cela m’a permis de passer des U19 à la CFA rapidement la première saison, puis de la CFA à l’équipe première la seconde. Tout va très vite dans ce club. Je ne pense pas que ce soit pareil ailleurs.

Qu’a apporté l’entraîneur suisse Lucien Favre depuis son arrivée cet été ?

Il a surtout apporté sa culture tactique. Son envie de jouer, et bien jouer au football. Mais tactiquement, on est plus armés. On est capable d’évoluer avec plusieurs systèmes de jeu. Lucien Favre vient d’Allemagne [au Herta Berlin puis à Mönchengladbach], où c’était bien carré, bien huilé. La Bundesliga est un championnat spectaculaire. Il est très exigeant sur les courses, les retours défensifs. Il va faire savoir au joueur le moindre détail pour qu’il puisse l’améliorer. Surtout, à travers les séances vidéo. Il veut qu’on aille vite vers l’avant, qu’on attaque rapidement. C’est une chose qu’on n’avait pas forcément l’an passé.

« Un joueur comme Dante, “en fin de carrière”, se distingue par son professionnalisme. Cela remet les pendules à l’heure. C’est vers ça que les jeunes doivent tendre. »

Qu’apportent les cadres, à savoir le Brésilien Dante (33 ans), le Marocain Younès Belhanda et l’Italien Mario Balotelli (26 ans tous les deux) ?

Beaucoup de sérénité, de l’expérience. Ce sont des joueurs qui ont connu de belles choses en sélection ou avec leurs anciens clubs. Ils sont très professionnels et ont eu de grandes carrières. Un joueur comme Dante, « en fin de carrière », se distingue par son professionnalisme. C’est vers ça que les jeunes doivent tendre.

Cette saison, vous avez été moins heureux en Ligue Europa, dont vous avez été éliminés dès la phase de poules.

Cela nous a fait voir le très haut niveau. On a évolué contre des équipes habituées à jouer la Coupe d’Europe. Cela nous a montré les détails qu’il faut corriger. Cela nous aide aussi en championnat. Les erreurs commises en Europa League, on essaye de les gommer en Ligue 1. C’est bénéfique.

Sentez-vous l’euphorie des supporteurs à Nice ?

Les gens sont contents. C’est important après ce qu’il s’est passé le 14 juillet. C’est toujours intéressant de voir jusqu’où on peut aller.

L’entraîneur niçois Lucien Favre, le 30 novembre. | FRED TANNEAU / AFP

Quel est l’état d’esprit qui prédomine à l’OGC avant ce déplacement au Parc ?

On est sereins. On sait de quoi on est capables mais on ne se met aucune pression. On y va en tant qu’outsiders. On n’a vraiment rien à perdre. Et c’est bien de jouer des matchs comme ça, avec pas mal de pression. Le PSG y est habitué. Qu’importe le résultat, le championnat ne sera pas du tout joué.

C’est aussi un vrai test pour nous. On va savoir de quoi on est capable face à une grande équipe. On va voir si on a appris des matchs d’Europa League, si on est capables de tenir face à une équipe de Ligue des champions. On a été présent dans les gros matchs jusqu’à présent, notamment contre Monaco [victoire 4-0, en septembre]. On essaye de produire du beau football. On ne vient pas pour essayer d’arracher un match nul, de bien défendre. Gagner avec la manière procure une sensation de force, de puissance. Il faut que ça perdure.

Quelle est l’ambition de ce groupe ?

On veut vraiment gagner un maximum de matchs. On veut gagner le match contre Paris. C’est plaisant d’avoir ce jeu-là. On veut voir jusqu’où on peut aller. Car on ne nous attend pas forcément.