Manuel Valls lors d’un meeting de campagne pour la primaire de la gauche à Audincourt, le 7 décembre. | SEBASTIEN BOZON / AFP

« Ma candidature est une révolte face à une disqualification annoncée de la gauche. » C’est ce qu’affirme l’ancien premier ministre et prétendant à l’investiture de la Belle alliance populaire à la présidence de la république, Manuel Valls, dans un entretien au Parisien, dimanche 11 décembre. « Je veux la réussite de cette primaire », y assène en outre l’ex-maire d’Evry (Essonne).

« La gauche peut se réveiller, retrouver l’espoir. La gauche est challengeur dans cette élection. Mais, moi, je crois que nous pouvons gagner. »

M. Valls estime ainsi qu’il est de la responsabilité de sa famille politique de « créer l’unité » face à ses opposants directs pour le scrutin présidentiel : « une extrême droite aux portes du pouvoir, et (…) François Fillon, qui incarne une droite rétrécie et rabougrie. »

« Je suis prêt »

L’ancien premier ministre ne semble pas inquiet du nombre important de candidats déclarés à cette primaire de la gauche, estimant que cela reflète « le débat ». Il se montre en revanche plus critique sur les postulants « extérieurs », tels Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon :

« Les candidats qui ne participeraient pas à la primaire doivent prendre conscience du risque qu’ils feraient courir à la gauche d’être éliminée. »

S’il explique ne pas être « né avec l’idée » qu’il serait « président de la République », M. Valls met néanmoins en avant son expérience du pouvoir :

« Mon expérience d’élu local comme maire d’Evry est irremplaçable. Elle vaut toutes les écoles, les grandes écoles. J’ai exercé le pouvoir depuis 2012, dans un contexte marqué par le terrorisme. Je suis prêt. »

« Des liens à tout jamais »

Interrogé par le quotidien sur son rôle éventuel dans la décision de François Hollande de ne pas briguer un second mandat à la tête du pays, l’ancien chef du gouvernement balaie les accusations. « Ça suffit avec cette thèse ! Laisser penser que François Hollande se serait fait imposer ce choix est insensé », fait-il valoir.

« Il faut le respecter et ne pas l’instrumentaliser. Ma relation avec lui est faite de respect, d’affection, nous avons tant partagé notamment au moment des attentats. Cela crée des liens à tout jamais. »

Et M. Valls de conclure : « Ne doutez pas un instant qu’il s’engagera le temps venu. »

Primaire de la gauche : « Pour une partie des socialistes, Valls est toujours un peu en marge »
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