Un tsunami de colis est en train de déferler sur la France. Mardi 13 et mercredi 14 décembre, environ 9 millions de paquets auront été livrés dans l’Hexagone, dont un tiers en Ile-de-france. Sur chacune de ces deux journées, des milliers de camionnettes vont acheminer entre 4 et 5 millions d’objets à leurs destinataires, dans ce qui constitue le record de l’année et probablement la plus grande campagne de livraison qu’ait jamais connue la France. La Poste, qui représente plus de 50 % du marché, revendique à elle seule le chiffre inédit de 2,5 millions de Colissimos par jour, battant son maximum de 2014 (2,3 millions).

C’est bien sûr la montée régulière du commerce en ligne qui explique cette performance. La Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) table sur une hausse de 10 % des ventes en novembre-décembre 2016 par rapport à la même période de 2015.

« Nous sommes dans le sprint final d’un marathon de quarante-deux jours qui a commencé le 11 novembre, raconte Xavier Mallet, directeur de Colissimo à La Poste. Des moments cruciaux pendant lesquels il est vital que le réseau reste fluide. »

800 camions et 7 000 camionnettes de plus que d’habitude

Ces deux journées verront une hausse de la fréquence des livraisons de 150 %. Soit autant de parcours en véhicules diesel qui se rajoutent : 800 camions et 7 000 camionnettes de plus que d’habitude. « Cette semaine, nous allons faire 600 trajets de camionnettes supplémentaires par jour. Cela représente un doublement de nos flux », précise Jean-Sébastien Leridon, directeur général de Relais Colis. Au moment où Paris et Lyon se relèvent à peine d’un pic historique de pollution, cela fait désordre.

« Le e-commerce est moins polluant que le commerce traditionnel, se défend M. Mallet. Mieux vaut déplacer plusieurs dizaines de colis en une fois que faire un trajet automobile par paquet. » Avec 5 500 véhicules, La Poste revendique la première flotte d’entreprise de voitures électriques en Europe et affirme que 86 % de son parc d’utilitaires diesel peut prétendre à la norme Euro 5.

A Paris, une autre initiative a vu le jour : les stations Autolib’ servent désormais de point relais pour récupérer des paquets acheminés par Relais Colis.