L’armée syrienne continue d’avancer dans Alep-Est
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Après quatre semaines d’une terrible offensive contre les insurgés, les forces du régime de Bachar Al-Assad semblaient en passe de reprendre le contrôle d’Alep. Dans la soirée du lundi 12 décembre, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s’est alarmé des informations faisant état d’atrocités récentes contre des civils dans cette localité du nord de la Syrie.

En perdant ses dernières positions, la rébellion va essuyer son pire revers depuis le début de la guerre civile en mars 2011. La reconquête totale de la deuxième ville du pays offrira au gouvernement et à ses alliés le contrôle des cinq principales cités de Syrie avec Homs, Hama, Damas et Lattaquié.

L’offensive « entre dans sa phase finale »

De leur ancien bastion d’Alep-Est qu’ils contrôlaient depuis 2012, les insurgés ne tiennent plus que deux principaux quartiers, en plus d’une poignée de petits secteurs, selon les informations de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). « La bataille d’Alep touche à sa fin », a affirmé à l’Agence France-presse (AFP) son directeur Rami Abdel Rahmane.

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Selon un responsable militaire dans la ville, l’offensive aérienne et terrestre lancée le 15 novembre par les forces loyales au régime de Bachar Al-Assad « entre dans sa phase finale » : « Nous vivons les derniers moments avant la victoire. »

En soirée, du côté ouest d’Alep aux mains du régime, d’intenses tirs de célébration ont été entendus par des journalistes de l’AFP. La télévision d’Etat montrait, elle, des scènes de liesse dans le même secteur.

Dans un quartier d’Alep tenu par les forces du régime, des scènes de liesse, le 12 décembre. | STRINGER / AFP

Sur les images on voit des gens crier « Allah, Syrie et Bachar » et brandir des portraits de M. Assad et des drapeaux syriens. Dans le sud de la métropole ravagée, les frappes aériennes et les tirs d’artillerie se poursuivaient sur le dernier réduit rebelle, alors que les civils continuaient de fuir.

Crainte des Nations unies pour les civils

Dans le quartier d’Al-Machad, toujours sous contrôle rebelle, des témoins ont affirmé à l’AFP que de nombreux civils s’entassaient dans un même secteur faute d’abris. Des femmes et des enfants dorment dans la rue adossés à leurs valises. Les gens ont faim et sont à la recherche de pain, selon ces témoins.

Les civils continuent de fuir les quartiers d’Alep encore tenus par la rébellion, le 12 décembre. | GEORGE OURFALIAN / AFP

Par la voix de son porte-parole, Stéphane Dujarric, Ban Ki-moon a tiré la sonnette d’alarme sur la situation de la population dans les zones insurgées. « Les Nations unies soulignent l’obligation pour toutes les parties sur le terrain de protéger les civils en se conformant aux règles humanitaires internationales. C’est en particulier la responsabilité du gouvernement syrien et de ses alliés [notamment la Russie et l’Iran] », a insisté M. Dujarric.

Plus de 10 000 civils supplémentaires ont fui les zones rebelles ces dernières 24 heures pour rejoindre des secteurs gouvernementaux, portant à 130 000 de nombre des habitants ayant fui l’offensive, d’après l’OSDH. Depuis le début de l’opération militaire de Damas, plus de 415 civils ont été tués à Alep-Est, tandis que 130 civils ont été tués par des tirs rebelles dans l’ouest de la ville.

Les efforts diplomatiques pour mettre fin au carnage dans la ville, comme dans le reste du pays, n’ont jamais porté leurs fruits et les derniers pourparlers américano-russes ont échoué.