Environ 30 000 personnes ont disparu sous la dictature argentine, selon les organisations humanitaires. Ici, le 18 mars 2016, un homme passe devant les portraits des personnes disparues durant la dictature militaire argentine (1976-1983) du Parc de la mémoire, à Buenos Aires. | © MARCOS BRINDICCI / REUTERS

L’administration Obama a déclassifié, lundi 12 décembre, des documents éclairant les violations des droits de l’homme durant la dictature en Argentine, entre 1976 et 1983, notamment dans le cadre de l’opération Condor.

La divulgation de quelque 500 nouveaux documents par la Maison Blanche fait suite à l’engagement du président Barack Obama d’aider l’Argentine à traduire devant la justice les responsables de violations des droits de l’homme sous la dictature.

Le 24 mars 2016, jour anniversaire des 40 ans du coup d’Etat, le président des Etats-Unis s’était recueilli jeudi au Parc de la mémoire de Buenos Aires, rendant hommage aux victimes de la dictature militaire, qui a fait régner la terreur de 1976 à 1983. Environ 30 000 personnes ont disparu sous la dictature argentine, selon les organisations humanitaires.

Fonds des bibliothèques présidentielles

Les documents rendus publics sont issus des bibliothèques présidentielles de Gerald R. Ford, Jimmy Carter, Ronald W. Reagan et George H. W. Bush. Ils comprennent notamment les briefings quotidiens (President’s Daily Brief ou PDB) issus de sources militaires et des services de renseignement. L’ensemble de ces derniers documents sont consultables sur le site www.icontherecord.tumblr.com, a annoncé la Maison Blanche dans un communiqué.

« Ces nouveaux documents déclassés sont la preuve de l’engagement des Etats-unis à promouvoir la justice et la réconciliation en Argentine, à souligner l’importance de la transparence et à mettre en lumière notre engagement commun en faveur des droits de l’homme », écrit la Maison Blanche sur son site.

En 2002, 4 000 documents avaient déjà été déclassifiés, et au mois d’août 2016 le secrétaire d’Etat, John Kerry, avait communiqué au président argentin, Mauricio Macri, un lot de 1 000 nouveaux documents.

En 2015, l’administration Obama avait également remis des documents aux autorités chiliennes apportant pour la première fois des preuves impliquant l’ex-dictateur Augusto Pinochet dans l’assassinat, en 1976, d’un ancien ministre de Salvador Allende.