L’ancien président de l’université de Toulon, Laroussi Oueslati, a été condamné en appel à deux ans de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende, mercredi 14 décembre, pour avoir pris part à un trafic d’inscriptions d’étudiants.

L’affaire avait commencé fin 2008 quand un maître de conférences avait porté plainte pour un « éventuel trafic de diplômes au profit d’étudiants chinois » à l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de l’université de Toulon. Une enseignante et le directeur de l’IAE s’étaient vu proposer de l’argent s’ils aidaient des étudiants chinois maîtrisant mal le français à réussir leurs examens. Durant l’enquête, plusieurs témoignages avaient fait état « d’une augmentation exponentielle des étudiants chinois ne maîtrisant pas le français », certains évoquant des contreparties financières pour le président d’université et la filière chinoise.

« Mainmise sur l’ensemble de l’université »

Démis à la rentrée 2009 de la présidence de l’université, Laroussi Oueslati a été condamné en première instance à deux ans de prison dont un avec sursis pour corruption passive, détournement de fonds publics et faux. En appel, l’avocat général a requis en novembre trois ans de prison à son encontre, dont dix-huit mois avec sursis. Insistant sur « la mainmise sur l’ensemble de l’université » exercée par M. Oueslati, qui « tenait l’ensemble des rouages, qu’il avait confisqués pour l’ensemble des prises de décision », l’avocat général Pierre-Jean Gaury avait donné en exemple la commission centrale de validation des diplômes, créée par M. Oueslati, destinée à examiner les candidatures des étudiants, « qui ne s’est jamais réunie, n’a jamais produit le moindre procès-verbal ».

Sa collaboratrice, Huimin Ren, a quant à elle été condamnée en appel à six mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende pour avoir bénéficié d’un contrat d’attachée temporaire d’enseignement et de recherche, sans en remplir les conditions et sans effectuer la contrepartie des heures d’enseignement de chinois prévues par ce contrat. La peine est là encore inférieure à celle prononcée en première instance, d’un an avec sursis.