Le sénateur Les Républicains (LR) Jean-Claude Carle, ancien trésorier du groupe UMP (devenu LR) à la Chambre haute, a été mis en examen dans l’enquête sur des détournements de fonds publics au profit d’élus de droite, a indiqué mercredi 14 décembre une source judiciaire, confirmant une information du Dauphiné libéré.

M. Carle a été mis en examen le 30 novembre pour détournement de fonds publics par personne chargée d’une mission de service public, tandis que l’un de ses collaborateurs, Michel Talgorn, a été mis en examen le 16 novembre pour détournement de fonds public par un particulier, a précisé la même source.

« Cela concerne ma fonction de trésorier du groupe UMP. J’ai été l’exécutant de mesures et de règles collectives qui étaient en place depuis des années. Ce n’était pas quelque chose d’occulte », a commenté l’élu, sénateur de Haute-Savoie.

Interrogations sur l’utilisation et la légitimité de ces fonds

Les investigations avaient démarré en juillet 2012 après un signalement de la cellule de renseignement de Bercy, Tracfin. Après une enquête préliminaire, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour des faits d’abus de confiance et de blanchiment, avant d’élargir l’instruction aux soupçons de détournements de fonds publics.

Les investigations portaient à l’origine sur deux associations, l’Union républicaine du Sénat (URS) et le Cercle de réflexion et d’études sur les problèmes internationaux (Crespi), alimentées par le groupe UMP, pour environ 400 000 euros entre 2009 et 2012 pour l’URS. De ces deux associations sont ensuite parties des sommes au profit de plusieurs sénateurs UMP de l’époque. L’enquête porte aussi sur des sommes remises aux sénateurs depuis deux comptes du groupe UMP au Sénat.

L’ancien secrétaire général de l’URS, François Thual, avait déjà été mis en examen en juillet 2015 pour détournement de fonds publics. Il avait témoigné dans Le Monde en novembre 2014 : « Jusqu’à cet été, j’allais tous les mois, ou presque, retirer entre 5 000 et 6 000 euros en liquide de l’un des comptes de l’URS, et je le remettais au trésorier du groupe UMP du Sénat, Jean-Claude Carle. »

Les juges s’interrogent sur l’utilisation et la légitimité de ces fonds, alors que les élus perçoivent déjà du Sénat environ 7 100 euros d’indemnités mensuelles (5 300 euros nets), quelque 6 000 euros par mois pour les frais de mandat (IRFM) et une autre indemnité pour rémunérer leurs collaborateurs.