François Hollande, ici le 13 décembre au Grand Palais, a apporté son soutien à la Grèce après l’annonce du Mécanisme européen de stabilité (MES). | © POOL New / REUTERS

François Hollande a apporté, jeudi 15 décembre, son soutien au gouvernement grec. La veille, le Mécanisme européen de stabilité (MES) avait annoncé la suspension des mesures d’allégement de la dette d’Athènes, pourtant validées lors d’une réunion des ministres des finances de la zone euro, le 5 décembre.

« Je suis pour que la Grèce soit traitée dignement », a affirmé le président français à son arrivée à un sommet européen à Bruxelles. « Il ne peut pas être question de demander encore des efforts supplémentaires à la Grèce », a-t-il ajouté.

Des mesures adoptées « sans conditions »

Jeudi matin, le ministre des finances français, Michel Sapin, a lui aussi apporté son soutien au gouvernement grec, rappelant que les mesures d’allégement avaient été adoptées « sans aucune condition ». « Les expressions individuelles ne sont pas des expressions collectives de l’Eurogroupe », a affirmé M. Sapin lors d’une conférence de presse, dans une allusion implicite à l’Allemagne, pays qui a demandé la suspension de ces mesures.

Le contretemps n’est pas non plus du goût du commissaire européen à l’économie, Pierre Moscovici, qui refuse que la Commission endosse la responsabilité du veto. « On ne peut pas dire que cette décision [de suspension] a été prise sur le fondement d’une évaluation de la Commission [sur les mesures décidées par Tsipras], puisque cette évaluation n’est pas achevée, affirmait mercredi l’ex-ministre des finances du gouvernement Ayrault au Monde. Ceux qui souhaitent la suspension des mesures de court terme doivent endosser leurs responsabilités. »

Une réponse aux mesures sociales de Tsipras

Le porte-parole du président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a annoncé, à la demande de l’Allemagne, la suspension des mesures accordées au début de décembre à Athènes en échange de réformes, après l’annonce par M. Tsipras de nouvelles mesures sociales. Le premier ministre grec a déclaré jeudi qu’il croyait à « une avancée sans chantage » sur les mesures d’allégement, qui visent à réduire de manière substantielle l’énorme fardeau grec (180 % du produit intérieur brut).

Malgré les réticences, le Parlement grec s’apprêtait jeudi à voter des mesures en faveur des petites retraites.