Une salle d'examens vide à l'Université Lyon 2 en 2009. | JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Les partiels approchent et vous redoutez de passer toutes vos vacances à travailler ? Pour concilier dinde aux marrons en famille, Premier de l’an entre amis et révisions studieuses, sans se disperser ni culpabiliser, deux maîtres mots : s’organiser et… dédramatiser, vous conseillent trois experts en examens.

  • Prendre du recul

Tout d’abord, faites redescendre la pression d’un cran, un stress trop important est contre-productif. « Échouer à un examen, ce n’est pas la fin du monde, relativise Marco Bertolini, formateur et animateur auprès d’étudiants d’ateliers pour « apprendre à apprendre ». Il ne faut pas considérer l’échec comme une faute, mais comme une étape normale de l’apprentissage. »

Prendre du recul peut aider à reprendre le contrôle sur ses émotions : « Se rappeler ses motivations à long terme, pourquoi on travaille, redonner du sens à ce que l’on fait, aide à se sortir de la contrainte à court terme », conseille Fanny Sauvade, psychologue au sein de l’association Apsytude, dédiée aux consultations étudiants.

  • Profiter des moments de plaisir

Inutile de culpabiliser lorsque vous abandonnez vos fiches pour un verre avec votre bande du lycée ou une partie de Mille Bornes, ce n’est pas du temps perdu : « Les moments en famille ou entre amis ne sont pas seulement du luxe, ces intermèdes redonnent de la motivation, rassure Fanny Sauvade. Il faut même les inscrire sur son planning de révisions. Ainsi, ils seront prévus et vous ne les considérerez pas comme des écarts. »

  • Enseigner pour apprendre

Profitez d’être en famille pour mettre tout le monde à contribution. « Expliquez votre cours à votre petite sœur de six ans, votre cousine, vos parents, de préférence à quelqu’un qui n’y connaît rien, conseille Marco Bertolini. Cela oblige à connaître son cours et à le reformuler par rapport aux questions qu’ils poseront, ce qui crée de nouvelles connexions neuronales et aide à mémoriser. »

Pour comprendre comment fonctionne la création de nouvelles connexions, vous pouvez essayer Axon, un serious game – ou jeu sérieux – où vous incarnez un neurone qui tente de survivre en créant de nouvelles connexions plus vite que les autres.

  • Faire des choix stratégiques

Combien de temps faudra-t-il pour réviser tel chapitre, telle matière, maîtriser telle notion ? Pas facile à estimer. Marco Bertolini conseille de classer ses cours en trois catégories : ceux qu’on connaît bien, ceux qu’on connaît un peu ou de manière approximative, ceux qu’on ne connaît pas du tout. « Inutile d’apprendre ce que vous connaissez déjà, avance-t-il. Dans un temps limité, mieux vaut miser sur ce que l’on ne maîtrise pas du tout ou qu’un peu. »

« Il faut aussi raisonner en termes de coefficients et mettre l’accent sur les grosses épreuves », ajoute Anne Malgouyat, directrice du pôle Coordination des études de l’université de Bordeaux-Montaigne. Faire des impasses pour gagner du temps ? « En règle générale, c’est une mauvaise idée, témoigne-t-elle. Après, si vraiment on ne comprend rien de rien à une matière qui n’a pas un gros coefficient, ce n’est pas en s’y mettant quinze jours avant que cela va changer quelque chose. Autant se concentrer sur les matières dans lesquelles on peut progresser. »

  • Mettre à profit tous les temps morts

Vous avez une heure devant vous avant l’arrivée du Père Noël ? Préparez un plan de dissertation. Vous avez quelques minutes entre la poire et le dessert ? Jetez discrètement un œil sur vos fiches. Tous les temps morts peuvent être optimisés. « Quand on a du temps devant soi, on peut privilégier les matières qui demandent plus de réflexion, conseille Anne Malgouyat. Et quand on a cinq minutes, on révise pour les examens plus courts type QCM (questionnaire à choix multiple) ou questions de cours. »

Mieux : travailler par petites séquences serait bien plus efficace. « De toute façon, après 30 minutes de travail, notre cerveau nous fait croire que nous assimilons toujours alors que ce n’est plus le cas, explique Marco Bertolini, qui conseille de travailler par séquences de 20-25 minutes signalées par une minuterie, entrecoupées de pauses de 5 minutes. Ce temps de pause n’est pas perdu puisque le cerveau en profite pour faire des liens entre les informations que l’on vient d’emmagasiner. »

  • Visualiser (et montrer) le travail accompli

Pour ne pas perdre de temps et apprécier le chemin parcouru, affichez votre planning sur un tableau, divisé en trois colonnes : « à faire », « en cours » et « terminé ». Inscrivez les tâches à accomplir (chapitre à réviser, fiche à écrire, exercice à maîtriser) sur des post-its à déplacer entre les colonnes en fonction de l’avancement de votre travail, « en veillant à ne jamais en avoir plus de trois dans la colonne “en cours”, pour ne pas se laisser déborder », ajoute Marco Bertolini.

En plus d’être gratifiant, ce tableau a un autre avantage non négligeable : tout le monde peut voir où vous en êtes. « C’est un très bon outil de négociation, plaisante Marco Bertolini. Plus sérieusement, vos parents seront rassurés de voir que votre travail avance et devraient relâcher un peu la pression. » Fanny Sauvade conseille également de prévenir sa famille des moments où l’on sera disponible ou non. « Cela vous évitera d’être sollicités en permanence et rassurera tout le monde », ajoute-t-elle.

Si vous partez pour les fêtes et ne pouvez pas emmener votre tableau avec vous, l’application Trello permet de gérer son planning avec la même technique et se synchronise sur ordinateur et smartphone (gratuit, iOS et Androïd).

  • Varier les lieux de travail

Vous aimeriez réviser tranquillement dans votre chambre mais vous devez voyager aux quatre coins de la France pour rendre visite à vos parents, grands-parents ou cousins éloignés ? Tant mieux, changer régulièrement de lieu de révisions est très bon pour la mémoire. « Le cerveau fonctionne de manière contextuelle. Il associe la tâche que l’on accomplit avec le lieu où l’on est. Si l’on révise toujours au même endroit, on risque d’avoir du mal à mobiliser ses connaissances dans un autre, comme dans la salle d’examen par exemple », explique Marco Bertolini.

Enfin, dites-vous que vous n’êtes pas seuls, bon nombre d’étudiants passent leurs examens en janvier.