Park Geun-hye est soupçonnée de complicité avec sa confidente de l’ombre, laquelle est accusée d’avoir forcé des conglomérats comme Samsung à verser des « dons » à deux fondations douteuses dont Mme Choi se servait comme tirelire personnelle. | © Stringer . / Reuters / REUTERS

L’équipe d’investigateurs indépendants enquêtant sur le scandale de corruption qui a valu à la présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, d’être destituée veut perquisitionner ses bureaux.

« Nous en sommes venus à considérer qu’il est nécessaire de perquisitionner certaines parties de la Maison Bleue », la présidence sud-coréenne, a déclaré Lee Kyu-chul, porte-parole de l’équipe indépendante qui travaille sur cette affaire.

Cette équipe composée d’anciens procureurs, policiers, juges ou avocats a été nommée par les députés et a pris le relais récemment des enquêteurs du parquet. Ces derniers avaient également cherché à perquisitionner les bureaux de Mme Park, mais s’étaient vu refuser l’entrée de la Maison Bleue.

Les services présidentiels s’opposent à toute perquisition, citant une disposition du code pénal qui interdit ce type d’opération dans des locaux officiels considérés comme revêtant une importance militaire.

« Nous sommes en train d’étudier en profondeur les moyens juridiques de contrer les arguments de la Maison Bleue », a ajouté M. Lee, ajoutant que les enquêteurs voulaient aussi entendre Mme Park. Le parquet avait parlé de Mme Park comme d’une « suspecte », une première pour un chef de l’Etat en exercice.

Manifestations et destitution

Le scandale de corruption, qui touche une amie de quarante ans de la présidente, Choi Soon-sil, arrêtée pour extorsion et fraude, a débouché sur des manifestations monstres et un vote parlementaire de destitution le 9 décembre.

Mme Park est soupçonnée de complicité avec sa confidente de l’ombre, laquelle est accusée d’avoir forcé des conglomérats comme Samsung à verser des « dons » à deux fondations douteuses dont Mme Choi se servait comme tirelire personnelle.

Mme Park est également accusée d’avoir donné l’ordre à ses collaborateurs de transmettre à Mme Choi – qui n’avait pas la moindre fonction officielle – des documents confidentiels et de lui avoir permis de se mêler des affaires de l’Etat, jusqu’à avoir son mot à dire dans les nominations au sommet. La destitution de Mme Park doit encore être validée par la Cour constitutionnelle, ce qui pourrait prendre jusqu’à six mois.