Rassemblement contre le gouvernement polonais, le 16 décembre, devant le Parlement à Varsovie. | WOJTEK RADWANSKI / AFP

Plusieurs centaines de manifestants, proches de l’opposition polonaise, bloquaient dans la nuit du vendredi 16 au samedi 17 décembre toutes les sorties du Parlement à Varsovie. La première ministre Beata Szydlo, le chef du parti conservateur au pouvoir Jaroslaw Kaczynski et plus de deux cents députés de la majorité étaient alors dans l’enceinte.

Quelques membres du parti Droit et Justice (PiS) avaient tenté de quitter les lieux, mais leurs voitures ont été arrêtées par la foule et ils ont dû reculer. La police, présente en force, avait tenté d’évacuer quelques manifestants, mais y a rapidement renoncé. Le blocage restait en place vers une heure du matin locale.

« Constitution », « médias libres » et encore « vous ne sortirez pas jusqu’à Noël », scandaient les contestaires, agitant des drapeaux nationaux rouge et blanc et soufflant dans des cornes de brume. Vers minuit ils ont été rejoints par plusieurs députés de la Plateforme civique (PO, opposition, libéral), venus leur apporter leur soutien.

Réduire la transparence des travaux parlementaires

Cette situation inédite a suivi une manifestation de quelques milliers de personnes dans la soirée devant le bâtiment du Parlement. Répondant à l’appel du mouvement de défense de la démocratie KOD, les participants entendaient protester d’abord contre un nouveau règlement limitant l’accès des médias aux députés, et ensuite contre l’adoption du budget de l’Etat pour 2017 dans des conditions inhabituelles et que l’opposition a jugées illégales.

De fait, les députés avaient été invités à procéder au vote dans une autre salle que l’hémicycle, car la tribune de celui-ci était occupée depuis plusieurs heures par une trentaine de parlementaires d’opposition protestant contre le nouveau règlement imposé aux journalistes.

Rassemblement contre le gouvernement polonais, le 16 décembre, devant le Parlement à Varsovie. | WOJTEK RADWANSKI / AFP

Celui-ci n’autorise que deux accrédités permanents par média à accéder à la tribune de presse et leur interdit de prendre des photos ou de tourner des vidéos. Les reporters devront aussi travailler essentiellement dans un centre de médias situé dans un autre bâtiment que celui de la salle plénière où ils peuvent facilement rencontrer les parlementaires.

Le PiS explique ces mesures par la nécessité de garantir un cadre de travail confortable. « Il ne s’agit nullement de réduire la transparence » des travaux parlementaires, a assuré l’un de ses députés, Arkadiusz Mularczyk.