L’ancien ministre de l’économie est candidat à l’élection présidentielle après avoir fondé son parti, En Marche !. | ALAIN GUILHOT / Divergence pour « Le Monde »

Les candidats socialistes aux législatives soutenant Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle n’auront plus l’investiture du Parti socialiste (PS), a annoncé samedi 17 décembre Christophe Borgel, secrétaire national chargé des élections.

« Tous les candidats ont reçu (…) copie d’un courrier du président de la commission nationale des conflits qui est un rappel statutaire et qui dit quelque chose de simple : être candidat socialiste aux législatives, c’est soutenir le candidat socialiste à l’élection présidentielle », a déclaré M. Borgel, à l’issue de la convention nationale d’investiture réunie à Paris.

« L’anathème et l’excommunication ne sont jamais de bonnes méthodes en politique », a réagi Emmanuel Macron depuis la Guadeloupe, où il fait campagne. Et d’ajouter :

Un « danger mortel » pour le PS

L’ancien ministre de l’économie est candidat à l’élection présidentielle après avoir fondé son parti, En Marche !. Il se targue de l’appui de plusieurs députés socialistes, dont Richard Ferrand, secrétaire général d’En Marche !, ou encore Stéphane Travert, Corinne Erhel et Christophe Castaner. Tous revendiquent la double appartenance PS et En Marche !, sans que la direction du Parti socialiste n’ait pour l’instant décidé de leur retirer l’investiture pour les élections législatives.

Lors de la convention à la Maison de la Mutualité, Christian Paul, chef de file des députés frondeurs, avait demandé aux soutiens d’Emmanuel Macron de clarifier « leurs intentions ». Evoquant un « danger mortel » pour le PS, M. Paul avait interpellé les représentants de son parti. « Un socialiste peut-il être investi ce matin s’il soutient, pour l’élection présidentielle, un candidat qui s’est affranchi de la primaire ? », demandait-il.

A terme, les députés ayant rallié M. Macron pourraient aussi être exclus du PS. M. Borgel dit avoir « bon espoir que ce cas ne se présente pas ».

Samedi, le PS a investi ses candidats dans 400 circonscriptions. Environ 150 restent « gelées » jusqu’à février, notamment dans la perspective d’accords électoraux avec des partenaires.