Des manifestants dans le rassemblement de soutien aux habitants d’Alep à Paris, le 17 décembre 2016. | MARTIN BUREAU / AFP

Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi 17 décembre dans plusieurs villes de France en soutien aux civils d’Alep. 40 000 habitants y seraient toujours piégés dans le dernier quartier rebelle, alors que son évacuation est suspendue depuis vendredi.

A Lille, la préfecture a recensé plus de 600 manifestants. Pendant le rassemblement, des messages de soutien aux habitants d’Alep ont été inscrits sur un grand tableau blanc, non loin de faux poupons ensanglantés symbolisant les exactions du régime syrien. « On est en train de supplier la communauté internationale pour qu’elle dise à la Russie d’arrêter de tuer mon peuple ! », s’est exclamée dans un microphone une enseignante syrienne réfugiée en France. La Russie du président Vladimir Poutine est une alliée du président Assad.

Plus de 600 personnes se sont également rassemblées à Strasbourg, selon les organisateurs. Des bougies avaient été disposées sur le sol à côté de panneaux d’Amnesty International clamant « protéger les civils à Alep », tandis que les manifestants scandaient : « Alep est le Grozny, le Srebrenica de notre génération ».

« Alep brûle », « c’est l’encre qui doit brûler, pas le sang », pouvait-on lire sur les pancartes de centaines de manifestants réunis à Paris à l’appel d’une organisation islamique turque. « On se sent particulièrement concernées par la Syrie, la guerre. C’est fou que les puissances mondiales ne puissent pas intervenir », ont expliqué à l’AFP Hilal, 25 ans, et Gulsan, 26 ans, deux jeunes femmes d’origine turque présente dans la foule.

A Marseille, deux cortèges comptant plus d’une centaine de personnes chacun se sont regroupés devant la mairie. « Syrie ne pleure pas, Marseille est avec toi », « Assad, Poutine, assassins », indiquaient les banderoles. Les manifestants étaient également 200 à Bordeaux, une centaine à Poitiers et à Mont-de-Marsan.

Deux manifestations ont par ailleurs eu lieu samedi à Berlin, l’une devant le Reichtag et l’autre sur une autre place très fréquentée de la capitale allemande. Les deux rassemblements ont totalisé 3 000 manifestants, selon la police.

Évacuation suspendue

Après des années de bombardements et un siège de plus de quatre mois, l’offensive lancée mi-novembre a permis à l’armée syrienne et à des milices alliées de reprendre plus de 90 % des quartiers que les rebelles contrôlaient depuis 2012 à Alep, la deuxième ville du pays.
Il resterait environ 40 000 civils dans le réduit que tiennent encore les insurgés et entre 1 500 et 5 000 combattants avec leurs familles, selon l’émissaire de l’ONU pour la Syrie.

Lancée jeudi, l’évacuation des civils sous l’égide de la Russie et de la Turquie a été suspendue vendredi après le départ de quelque 8 500 personnes. Les autres patientaient samedi dans le froid, privés d’eau potable et d’alimentation. L’Iran a en effet posé ses conditions à l’évacuation des civils, demandant que le siège de villages chiites par l’armée rebelle soit levé pour laisser partir les civils d’Alep.