Mathieu Valbuena célèbre son quatrième but en quatre rencontres, à Monaco. | VALERY HACHE / AFP

L’Olympique lyonnais a mis dimanche un coup d’arrêt à la série de festivals offensifs de l’AS Monaco à domicile, en s’imposant 3-1 en Principauté à l’issue d’un match vivant, disputé sous haute tension. Ce résultat fait les affaires de l’OGC Nice qui, vainqueur 2-1 de Dijon dans l’après-midi, est assuré d’être champion d’automne, grâce aux quatre points d’avance sur son voisin.

A l’issue de cette 18è journée, la lutte pour les places européennes se resserrent puisqu’il n’y a plus que cinq points entre le Paris Saint-Germain et Lyon, qui a un match de retard. Et Marseille, qui a dominé Lille 2-0, pointe à neuf longueurs du club de la capitale.

Lyon a ouvert le score à Monaco par l’intermédiaire de Rachid Ghezzal, d’une frappe pure du gauche à l’entrée de la surface de réparation. Benjamin Mendy a été expulsé côté monégasque avant la mi-temps. En deuxième période, les Lyonnais ont accentué leur avantage par Mathieu Valbuena et Alexandre Lacazette a éteint tout espoir monégasque alors que Tiémoué Bakayoko avait réduit l’écart.

La première défaite de Monaco depuis deux mois (3-1 à Toulouse) doit beaucoup à la vivacité des revenants du milieu de terrain lyonnais (Rachid Ghezzal, Mathieu Valbuena, Nabil Fekir par ordre d’efficacité) et un peu à la nervosité d’une équipe monégasque dont sept titulaires étaient âgés de 24 ans ou moins.

L’ASM, qui semblait invulnérable à l’issue d’une incroyable suite de cartons, le dernier contre l’équipe bis de Rennes mercredi (7-0), n’a pas égaré ses facultés d’enchaînements collectifs. Mais la décision de l’entraîneur lyonnais Bruno Genesio de placer devant sa défense Lucas Tousart et Corentin Tolisso a été payante. La présence de Nabil Fekir à la place de Maxime Gonalons, blessé à l’échauffement, n’était pas prévue, mais elle a donné du poids aux attaques lyonnaises.

Derrière, les Monégasques ont été dépassés à de trop nombreuses reprises et l’addition aurait pu être plus lourde sans un très bon Danijel Subasic dans ses buts. Le Croate a notamment arrêté un pénalty d’Alexandre Lacazette.

Monaco perd son sang-froid

Rachid Ghezzal félicité par ses coéquipiers après l’ouverture du score. | VALERY HACHE / AFP

A l’issue d’une première demie-heure très animée, où Monaco n’a pas su ouvrir la marque, c’est Rachid Ghezzal qui a trouvé la faille d’une frappe bien placée du pied gauche. Les Monégasques, habitués à mener la danse rapidement, n’ont alors pas su réagir avant l’heure de jeu. Pire, ils ont décroché mentalement et multiplié les fautes, à l’image de Benjamin Mendy donnant un coup de pied à Corentin Tolisso qui lui valait un carton rouge direct (39è).

« Ils avaient l’habitude d’ouvrir le score rapidement, de maîtriser le match. Le coach nous avait dit de faire durer le match le plus longtemps possible », a confirmé Alexandre Lacazette à la fin du match au micro de Canal Plus.

Au retour des vestiaires, avec une défense remaniée, Monaco pensait avoir une occasion d’égaliser sur une reprise de volée de Valère Germain. Déviée par la cuisse de Mapou Yanga-Mbiwa, elle échouait sur le bras de Tousart, mais l’arbitre ne sifflait pas pénalty. Trop occupés à contester cette décision, les Monégasques laissaient le jeu se poursuivre sans défendre et, sur la contre-attaque, il fallait la main ferme de Subasic pour embêcher Ghezzal de réussir un doublé (50e).

Valbuena encore décisif

Valbuena à terre, après un coup infligé par Kamil Glik. | VALERY HACHE / AFP

Deux cartons jaunes plus tard (Bernardo Silva, Fabinho), les Monégasques provoquaient cette fois un pénalty pour une faute de Fabinho sur Lacazette. Le Brésilien s’en sortait bien en évitant un deuxième carton, de même que Subasic et Glik, qui envoyaient chacun Valbuena à terre, d’un geste d’énervement. L’international français rappelait à cette occasion que l’attraction terrestre était probablement plus forte pour lui que pour le commun des joueurs de Ligue 1.

Lacazette ne convertissait pas le pénalty que Subasic parvenait à arrêter. Le Croate n’a encaissé que deux des neuf derniers pénaltys tirés face à lui.

Le niveau de tension ne redescendait pas et Lyon doublait la mise à la 65e minute, Valbuena étant à la réception d’un centre en retrait de l’inévitable Ghezzal, bien décalé par Rafael. La reprise de volée sans contrôle de « Petit Vélo » constituait son quatrième but sur ses quatre derniers matches.

L’ASM réagissait alors, regonflée notamment par l’entrée en jeu de Nabil Dirar et l’activité de Thomas Lemar. Ce dernier offrait un but à Tiémoué Bakayoko à la 70è minute et les hôtes semblaient alors en mesure de réussir un incroyable retour.

Mais à la 87è minute, Lacazette éteignait les derniers espoirs monégasques en profitant d’un centre mal dégagé par Subasic. Contrôle de la poitrine, reprise de volée croisée : l’attaquant lyonnais s’invitait à la fête offensive et infligeait à Monaco sa première défaite en championnat à Louis-II. A 20 kilomètres de là, les Niçois, chez eux, étaient sacrés champion des matches aller.