Le marché de Noël de Strasbourg fait l’objet d’importantes mesures de sécurité. | © Vincent Kessler / Reuters / REUTERS

Après l’attentat de Berlin, « la sécurisation des marchés de Noël a été immédiatement renforcée », a fait savoir le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, par communiqué, quelques heures après l’attaque meurtrière dans la capitale allemande. Une annonce quelque peu tempérée par François Hollande, mardi 20 décembre : le chef de l’Etat a déclaré qu’« en France, toutes les consignes avaient déjà été données pour que nous puissions sécuriser autant qu’il est possible tous les lieux et notamment les marchés de Noël et autres rassemblements ».

  • Davantage de militaires mobilisés

M. Le Roux a annoncé lundi un renforcement de la mobilisation militaire. Pendant la période des fêtes de fin d’année, le ministre de l’intérieur avait d’ores et déjà prévu « une mobilisation accrue des forces mobiles et du dispositif Sentinelle », mis en place après la tuerie de Charlie Hebdo, en juin 2015. « Le nombre de militaires mobilisés devrait passer de 7 000 actuellement à environ 8 500 sur les dix derniers jours de l’année », expliquait ainsi le ministre de l’intérieur au Monde, en marge d’un déplacement à Berlin effectué avant l’attentat.

La mobilisation vise « tous les lieux de rassemblement » et plus spécifiquement « les lieux de culte chrétiens le 24 et le 25 décembre », avec l’engagement de patrouilles dynamiques.
M. Le Roux insiste : « J’ai demandé aux préfets de piloter eux-mêmes les dispositifs de sécurisation, pour être en mesure d’arbitrer. » Une consigne qui rappelle les critiques apparues après l’attentat de Nice sur le dispositif de sécurité et le fait que les réunions préparatoires aux festivités du 14 juillet s’étaient tenues en l’absence du préfet et du maire de la ville.

  • Des mesures de sécurité spécifiques sur les marchés de Noël

A Strasbourg, le dispositif de sécurité autour du fameux marché de Noël a été renforcé cette année. Le maire de la ville, Roland Ries, a rappelé sur RTL les mesures mises en place :

« On a notamment prévu d’empêcher tout véhicule d’intégrer la “grande île” [le centre-ville de Strasbourg], là où est concentré le marché de Noël, avec des obstacles physiques, avec des camions-bennes, avec des plots rétractables, avec des fosses pour le tramway, parce qu’on craint que l’itinéraire du tramway soit utilisé éventuellement par un terroriste et un camion. »

Le marché de Noël sera maintenu, comme prévu, jusqu’au 24 décembre, 18 heures. Bruno Le Roux s’est rendu sur place en fin de matinée. Il a jugé satisfaisantes les mesures mises en place :

« Le dispositif n’a pas à être renforcé. Il y a eu un très haut niveau d’anticipation et de préparation. Mais il doit être adapté au jour le jour en fonction des présences. »

Quatre personnes avaient été arrêtées à Strasbourg dans la nuit du 19 au 20 novembre, suspectées d’avoir projeté un attentat en France.

A Nice, cinq mois après l’attentat de la promenade des Anglais, le village de Noël est l’objet de « mesures exceptionnelles », a expliqué le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Estrosi, sur RTL. Il « n’est pas dans un espace public ouvert à tous » mais « dans le périmètre de la “fanzone” que nous avions expérimenté pour l’Euro 2016, avec des portiques de sécurité électroniques, des fouilles ».

  • Un plan de vigilance « particulièrement élevé » en France

La France connaît « un haut niveau de menace » terroriste, mais a un plan de vigilance « particulièrement élevé aussi », a déclaré mardi François Hollande.

Un nouveau plan Vigipirate a été mis en place à la fin du mois de novembre, qui intègre un niveau « urgence attentat ». Activé en réponse à un attentat ou face à la menace immédiate d’une action terroriste, il comprend des mesures d’exception comme la fermeture des routes, du métro, l’arrêt des déplacements scolaires. Actuellement, la France est en niveau de « sécurité renforcée ». Il permet d’activer quelque 216 mesures additionnelles au stade dit de « vigilance », allant de la prévention (port de badges ou vérification des pièces d’identité) à l’organisation de patrouilles, d’opérations de filtrage et de fouilles.

François Hollande s’exprime au lendemain de l’attentat à Berlin
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