Il y aura peu de campagne à Noël. Les candidats à la primaire de La Belle Alliance populaire n’ont guère d’autre choix que de faire une pause à l’occasion de la trêve des confiseurs. Un choix dicté par le calendrier, mais qui n’est pas simple alors que le premier tour du scrutin, le 22 janvier 2017, se tient dans un mois à peine.

Toutes les écuries en conviennent, mieux vaut s’éloigner des tribunes alors que les citoyens s’apprêtent à se retrouver en famille. « Les Français ne vont plus avoir la tête à la primaire. Il est normal pour nous de nous poser et de faire un break », explique le député Olivier Dussopt, porte-parole de Manuel Valls. « On va faire une pause autour de Noël, ça ne sert à rien de saturer l’espace médiatique et politique à ce moment-là », abonde son collègue Mathieu Hanotin, directeur de campagne de Benoît Hamon.

« On ne va pas déranger les Français pendant les fêtes, ce serait même contre-productif d’en faire trop », renchérit François Kalfon, son homologue pour Arnaud Montebourg.

Chaque équipe se prépare donc à lever le pied. L’ancien ministre de l’économie a même déjà commencé : aucun déplacement ni rendez-vous médiatique à l’agenda cette semaine. Les autres candidats devraient, eux, continuer à faire campagne au moins jusqu’à jeudi, avant de faire une pause durant le long week-end du 25 décembre et de tourner au ralenti jusqu’à la fin de l’année.

Le vrai coup d’envoi de la campagne de la primaire va donc avoir lieu en janvier. Avec un casse-tête pour tous les candidats : occuper une fenêtre de tir politique et médiatique extrêmement contrainte, avec le premier débat télévisé (coorganisé par TF1, RTL et L’Obs), le 12 janvier, dix jours avant le premier tour, et la fin de la bataille le 29.

Du côté de MM. Montebourg et Hamon, partis en campagne depuis la fin de l’été, on estime avoir un temps d’avance sur leurs principaux concurrents, MM. Valls et Peillon, candidats depuis à peine quelques jours.

« On a eu le temps d’installer nos propositions dans le débat et de parcourir le pays. Mais, à partir de janvier, ce sera vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept », explique M. Hanotin.

Au retour des vacances, les candidats devraient donc écumer les médias et, pour plusieurs d’entre eux, privilégier les grands meetings aux petites salles. Objectif : frapper les esprits au plus près du vote. M. Valls devrait tenir sa première réunion publique d’envergure le 8 janvier, dans le Pas-de-Calais, avant d’autres prévues à Paris, en Bretagne et dans le Sud-Ouest. Auparavant, l’ancien premier ministre aura présenté son projet durant les premiers jours de janvier.

Préparer les débats télévisés

M. Peillon, lui aussi, doit détailler ses propositions à la même période. Mais l’ex-ministre de l’éducation nationale n’a ni l’intention ni les moyens financiers et matériels, de multiplier les meetings de masse. « Ce n’est pas nécessaire, assure, dans son équipe, Christophe Pierrel. Il ne faut pas se tromper de campagne. On fait une campagne de primaire, pas une campagne de congrès où il est nécessaire d’enchaîner les réunions de section dans les fédérations du PS, ni une campagne présidentielle où il faut faire des meetings monstres. »

Surtout, les candidats vont mettre à profit la pause à venir pour préparer les futurs débats télévisés. Contrairement à la primaire de 2011, ces confrontations devraient avoir cette fois une importance capitale dans le choix des électeurs. Il y a cinq ans, François Hollande était le favori, et même si les débats avaient permis l’émergence surprise de M. Montebourg, ils n’avaient que peu influencé le résultat final.

Aujourd’hui, les pronostics sont à ce point incertains que les prestations de chacun risquent d’être décisives. En novembre, lors de la primaire de la droite, le vainqueur, François Fillon, avait su tirer un meilleur profit que ses concurrents des trois débats télévisés avant le premier tour.