Cette annonce a été faite après que les derniers habitants et rebelles occupant la ville ont été évacués de la deuxième ville du pays. | YOUSSEF KARWASHAN / AFP

L’armée syrienne a annoncé dans un communiqué, jeudi 22 décembre au soir, avoir repris Alep, deuxième ville du pays, mettant ainsi fin à une bataille longue de quatre années. Cette annonce a été faite après que les derniers habitants et rebelles occupant la ville ont été évacués.

Le président syrien Bachar Al-Assad a affirmé que « la libération » d’Alep n’était pas seulement « une victoire » pour la Syrie, mais aussi pour l’Iran et la Russie, les soutiens indéfectibles de son régime, engagé depuis 2011 dans une guerre civile qui a fait plus de 310 000 morts.

Les évacuations se déroulaient sous les yeux de 31 observateurs internationaux et nationaux de l’ONU, déployés dans le quartier de Ramoussa pour superviser la phase finale des opérations, en vertu d’une résolution du Conseil de sécurité adoptée le 19 décembre.

L’opération complexe d’évacuation lancée le 15 décembre a subi plusieurs retards en raison de la méfiance entre belligérants, des problèmes logistiques et depuis mercredi d’une tempête de neige qui a ralenti le transit des véhicules vers des territoires rebelles.

34 000 personnes évacuées

D’après un nouveau bilan du CICR, environ 34 000 personnes ont été évacuées depuis le 15 décembre de l’enclave rebelle d’Alep, ravagée par les offensives successives du régime et plus de quatre ans de combats, mais surtout les bombardements de l’armée syrienne et de son allié russe des derniers mois.

Le régime a lancé sa dernière offensive terrestre et aérienne le 15 novembre déversant pendant un mois un déluge de feu sur les quartiers rebelles où des dizaines de milliers d’habitants étaient soumis à un siège asphyxiant et manquaient de tout depuis juillet.

C’est à l’issue de cette opération qu’un accord parrainé par la Russie et l’Iran, et par la Turquie, soutien de la rébellion, a permis les évacuations des civils et des rebelles souhaitant partir, acculés dans un réduit.

Aucun chiffre officiel syrien n’a été fourni sur le nombre des personnes évacuées et transférées en zone rebelle. Simultanément, les évacuations des localités chiites de Foua et Kafraya, assiégées par les insurgés dans la province voisine d’Idlib, se poursuivaient jeudi, comme prévu par l’accord sur Alep. Au total, environ 1 000 personnes ont été évacuées de ces localités, tandis que des centaines attendent encore de sortir, selon un nouveau chiffre du CICR.

Des soutiens russe et iranien déterminants pour Assad

Alors que de nombreuses atrocités ont été commises durant la guerre en Syrie, l’Assemblée générale des Nations unies a approuvé la création d’un groupe de travail chargé de préparer des dossiers sur les crimes de guerre dans ce pays, première étape vers la poursuite en justice des responsables de ces crimes. L’ambassadeur syrien à l’ONU, Bachar Jaafari, a qualifié cette initiative d’« ingérence flagrante dans les affaires » de la Syrie.

Les soutiens militaires russe et iranien ont été déterminants dans le conflit syrien pour renverser la situation au profit du régime. Avec Ankara, Téhéran et Moscou semblent avoir pris la main dans le dossier syrien, après avoir écarté les Etats-Unis et les Occidentaux.

Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques pro-démocratie, le conflit syrien s’est complexifié au fil des années, impliquant de multiples belligérants soutenus par différentes puissances régionales et internationales.

Pourquoi Alep est-elle finalement tombée ?
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