Paolo Gentiloni, le nouveau président du Conseil italien. | ANDREAS SOLARO / AFP

La banque italienne Monte dei Paschi di Siena (BMPS) a annoncé jeudi 22 décembre qu’elle n’avait pas trouvé sur les marchés financiers les cinq milliards d’euros nécessaires pour augmenter son capital. Paolo Gentiloni, le président du Conseil, a confirmé dans la nuit que le gouvernement italien allait adopter un décret pour venir en aide à la BMPS et autres banques en difficulté.

« Aujourd’hui marque une journée importante pour Monte dei Paschi, une journée qui la verra passer un cap et être en mesure de rassurer les épargnants », a commenté le leader italien alors que son gouvernement a approuvé la création d’un fonds d’aide doté de 20 milliards. Ce plan de sauvetage doit encore être validé par l’Union européenne.

« Il n’a pas été possible d’atteindre la somme de 5 milliards d’euros », a regretté le plus ancien établissement bancaire du monde dans un communiqué. Ces cinq milliards devaient être trouvés avant la fin de l’année pour éviter une mise en liquidation par les autorités européennes.

La Consob, le gendarme italien de la Bourse, a annoncé la suspension de tous les titres de la BMPS, particulièrement volatiles, sur les marchés financiers pour la journée de vendredi. Le titre BMPS a perdu 87% de sa valeur en un an.

Le troisième établissement financier italien est depuis des mois au centre des inquiétudes autour du système bancaire italien, en raison en particulier du poids dans son portefeuille de créances douteuses, des prêts qui ne seront probablement jamais remboursés.

La recapitalisation, via l’injection de fonds publics, imposera une mise à contribution des actionnaires et détenteurs d’obligations subordonnées. Le gouvernement cherche un système qui pénaliseraient moins les petis épargnants. 40 000 personnes détiennent des obligations BMPS.

La mauvaise opération liée au rachat de la banque Antonveneta en 2007 et une série de malversations ont fait plonger la banque toscane. Ses pertes entre 2011 et 2015 s’élèvent à 14 milliards d’euros. Une situation que deux recapitalisations n’ont pas permis de redresser.