Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a ordonné, samedi 24 décembre, « une série de mesures diplomatiques » contre la Nouvelle-Zélande et le Sénégal qui ont obtenu qu’un vote soit organisé vendredi à l’ONU sur une résolution contre les colonies israéliennes.

A l’origine, le texte avait été présenté mercredi soir par l’Egypte, à la surprise générale. Mais Donald Trump est intervenu pour peser de tout son poids de président élu des Etats-Unis auprès d’Abdel Fattah Al-Sissi. Il a demandé au président égyptien de renoncer à son initiative. Son interlocuteur n’a pas voulu compromettre ses futures relations avec le président américain, et a donc retiré son texte.

Mais la volte-face de l’Egypte n’a pas condamné son initiative. Quatre membres non permanents du Conseil de sécurité – la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Sénégal et le Venezuela – ont pris le relais du Caire, pour promouvoir la résolution dans une version identique.

Rappel « immédiat » de ses ambassadeurs

Israël n’entretenant pas de relations diplomatiques avec la Malaisie et le Venezuela, M. Nétanyahou a annoncé quelques heures seulement après le vote de la résolution, le rappel « immédiat » de ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal « pour consultations », dans un communiqué de ses services.

Dans la foulée, il a décidé d’annuler la visite du ministre sénégalais des affaires étrangères, prévue en janvier, ordonné l’annulation de tous les programmes d’aide au Sénégal, et l’annulation des visites en Israël des ambassadeurs non-résidents du Sénégal et de Nouvelle-Zélande.

De son côté, la Nouvelle-Zélande a estimé samedi que la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant les colonies israéliennes n’aurait pas dû surprendre l’Etat juif. « Nous avons été transparents sur notre opinion que le [Conseil de sécurité] devrait faire plus pour soutenir le processus de paix au Proche-Orient et la position que nous avons adoptée est parfaitement en ligne avec notre politique de longue date sur la question palestinienne », a assuré le ministre néo-zélandais des affaires étrangères, Murray McCully.

Israël avait annoncé peu après l’annonce du vote de la résolution qu’il ne s’y conformerait pas. Le texte exhorte Israël à « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est ».

Il a été adopté vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU après la décision des Etats-Unis de ne pas utiliser leur droit de veto. Renversant leur position habituelle sur ce dossier, les Etats-Unis se sont abstenus, tandis que les 14 autres membres du Conseil de sécurité se sont prononcés en faveur du texte.