Des soldats congolais dans leur pick-up après avoir dispersé, le 24 août, des manifestants qui protestaient contre l’incapacité du gouvernement à stopper les tueries à Butembo, Nord-Kivu. | © Kenny Katombe / Reuters / REUTERS

Treize civils hutu ont été tués dimanche 25 décembre lors d’une attaque menée par une milice de l’ethnie nande sur la localité de Nyanzale, dans le Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris lundi 26 décembre de source officielle.

Trois miliciens nande ont été tués pendant l’intervention des Forces armées de la RDC (FARDC) pour mettre fin à la tuerie, a ajouté Alphonse Mahano, délégué local du gouverneur du Nord-Kivu. Nyanzale est une localité peuplée majoritairement de Hutu.

L’armée est intervenue

« Les victimes sont toutes hutu. Il y a une fillette de huit ans, un père de famille, le reste sont des femmes », s’est contenté de détailler à l’AFP M. Mahano.

« Les maï-maï Mazembe [milice nande] et leurs alliés sont venus attaquer Nyanzale dimanche matin. L’armée est intervenue pour rétablir l’ordre », a déclaré le porte-parole local de l’armée, le major Guillaume Djike, selon qui les combats se sont déroulés entre 5 heures et 7 heures du matin. Six miliciens Mazembe ont été tués, a-t-il ajouté.

L’antagonisme entre communautés hutu et nande est exacerbé depuis plus d’un an par une série d’attaques de villages par des milices de chaque camp dans une zone couvrant les confins des territoires de Rutshuru, Lubero et Masisi, dans le centre du Nord-Kivu. Les Hutu, rwandophones, sont largement tenus pour des étrangers par les communautés se considérant comme « autochtones » dans cette région, comme les Nande ou les Hunde.

Cette querelle sur la « nationalité » se superpose à des conflits fonciers liés à une migration vers le nord de cultivateurs hutu contraints d’abandonner leur terre du sud de la province pour des raisons économiques liées au prix du foncier ou sous la pression de grands propriétaires.