Le Britannique Alex Thomson, actuellement deuxième du Vendée Globe, est en train de refaire son retard sur le Français Armel Le Cléac’h. | MARINE NATIONALE / AFP

Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) a encore perdu du terrain sur Alex Thomson (Hugo Boss), et ne comptait plus que 285 milles d’avance en tête du Vendée Globe mardi matin 27 décembre à 9 heures. Le skipper français a compté jusqu’à 800 milles d’avance sur le Britannique, et avait franchi le cap Horn 48 heures avant lui. Lundi à 18 heures, il possédait encore 380 milles d’avance...

Mais pour contourner une zone de faible vent, Banque Populaire VIII fait route vers l’est, au bord de la zone d’exclusion antarctique (ZEA), ce « mur des glaces » défini par les organisateurs pour interdire aux marins de descendre trop au sud où sont signalés des icebergs. Et cette route l’oblige à empanner le long de la ZEA, c’est-à-dire à effectuer des manœuvres en zig zag en vent arrière pour garder de la vitesse, ce qui rallonge sa route, tandis que Hugo Boss peut filer tout droit.

Les heures qui viennent seront décisives

Le Cléac’h « n’a d’autre choix qu’empanner et tricoter serré le long de cette ZEA. C’est ce qui pourrait bien dicter sa trajectoire pendant encore au moins 400 milles, le temps d’essayer de passer au nord de cette fameuse dorsale » sans vent, souligne mardi l’organisation du Vendée Globe dans un communiqué. « Pendant ce temps, avec du vent plus soutenu et un meilleur angle, Alex Thomson fonce tout droit, à plus de 19 nœuds ce matin contre 17 pour Armel Le Cléac’h ». L’évolution de la zone de faible vent dans les heures qui viennent sera sans doute décisive pour l’issue de la course, dont les deux bateaux de tête ont effectué plus des trois quarts, après cinquante et un jours.

Un peu plus loin, le Français Jérémie Beyou (Maître CoQ) s’apprête à franchir le cap Horn en 3e position, avec plus de 800 milles d’avance sur son compatriote Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac). Les conditions sont bonnes pour les bateaux qui naviguent actuellement au milieu du Pacifique, le Français Louis Burton (Bureau Vallée), 7e et « bien calé dans un flux de nord modéré le long de la ZEA » et le Hongrois Nandor Fa (Spirit of Hungary), 8e.

En revanche, une grosse tempête est en formation dans le sud de la Nouvelle-Zélande avec des vents de plus de 50 nœuds (93 km/h) et des rafales pouvant atteindre 80 nœuds (148 km/h). Le Néo-Zélandais Conrad Colman (Foresight Natural Energy), 9e, est pour le moment devant ce « monstre météorologique », selon les organisateurs, et tente d’y rester.

Au contraire, un groupe de six bateaux a ralenti ces dernières heures à l’entrée du Pacifique pour laisser passer l’énorme dépression et peut désormais remettre de la toile pour reprendre de la vitesse. Dans ce groupe, le Français Eric Bellion (CommeUnSeulHomme) a pris la 10e place dans la nuit.

Le classement, mardi, à 9 heures
1. Armel Le Cléac’h (FRA/Banque populaire VIII) à 6 050 milles de l’arrivée
2. Alex Thomson (GBR/Hugo Boss) à 285 milles du premier
3. Jérémie Beyou (FRA/Maître Coq) à 1 067
4. Jean-Pierre Dick (FRA/StMichel-Virbac) à 1 856
5. Yann Eliès (FRA/Quéguiner-Leucémie Espoir) à 2 168
6. Jean Le Cam (FRA/Finistère Mer Vent) à 2 214
7. Louis Burton (FRA/Bureau Vallée) à 3 429
8. Nandor Fa (HUN/Spirit of Hungary) à 4 257
9. Conrad Colman (NZL/Foresight Natural Energy) à 4 710
10. Eric Bellion (FRA/CommeUnSeulHomme) à 5 712