Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a diffusé jeudi 29 décembre une nouvelle vidéo dans laquelle il conteste les affirmations du gouvernement nigérian selon lesquelles le groupe jihadiste a été chassé de la forêt de Sambisa, un de ses derniers bastions dans le nord-est du pays.

« Nous sommes en sécurité, nous n’avons été chassés de nulle part. Et les tactiques et les stratégies ne peuvent pas révéler notre position, sauf si Allah le veut », affirme Shekau, entouré de combattants cagoulés et armés, dans une vidéo de 25 minutes.

Le président nigérian Muhammadu Buhari avait déclaré samedi 24 décembre que l’armée avait « écrasé » Boko Haram dans la forêt de Sambisa, où l’armée mène des opérations depuis plusieurs mois.

« Vous n’avez pas encore de répit »

Shekau, annoncé mort à de nombreuses reprises par les autorités nigérianes, apparaît en bonne santé physique sur cette nouvelle vidéo. « Vous ne devriez pas mentir aux gens. Si vous nous avez écrasés, comment pouvez-vous me voir ainsi ? Combien de fois nous avez-vous tués ? », fanfaronne le chef rebelle.

Shekau ne précise pas où il se trouve, mais affirme que la vidéo a été tournée le 25 décembre, jour de Noël. S’exprimant tour à tour en arabe et en haoussa, il profère de nouvelles menaces contre l’armée et les Nigérians. « Vos soldats veulent avoir un répit, c’est pourquoi ils ont dit qu’ils ont terminé le travail », ajoute-t-il. « La guerre n’est pas terminée (…) Oh peuple du Nigeria, vous n’avez pas encore de répit ».

L’annonce de la reprise de la forêt de Sambisa était une des rares bonnes nouvelles pour l’administration Buhari en cette fin d’année, au moment où le pays traverse d’importantes difficultés économiques. Après plusieurs revers militaires, de nombreux combattants fidèles à Shekau s’étaient retranchés dans cette forêt de quelque 1 300 km², située dans l’Etat du Borno.

L’année dernière déjà, le gouvernement nigérian avait annoncé que la secte était « techniquement vaincue », après avoir perdu de larges pans de territoire face à l’armée nigériane et ses alliés régionaux. Mais les islamistes poursuivent des attaques ciblées et des attentats meurtriers, principalement contre des civils.