Une pièce du TU-154, l’avion militaire russe qui s’est abîmé, dimanche en mer Noire avec 92 personnes à son bord. | HO / AFP

Les boîtes noires de l’avion militaire russe, qui s’est abîmé dimanche en mer Noire avec 92 personnes à son bord, commencent à parler. Le crash du TU-154 est dû à un « fonctionnement technique anormal » de l’appareil, a annoncé jeudi 29 décembre le ministre des transports, Maxime Sokolov.

« Il est clair qu’il y a eu un fonctionnement technique anormal. Les experts devront en éclaircir les raisons et c’est pourquoi une commission spéciale a été créée », a déclaré M. Sokolov lors d’une conférence de presse. Selon lui, les premières conclusions sur les raisons de la catastrophe devraient être rendues publiques en janvier. L’exploitation de tous les modèles Tupolev TU-154 a été suspendue dans l’attente de ces conclusions.

L’analyse des boîtes noires montre également qu’« il n’y a pas eu d’explosion » à bord, a fait savoir jeudi un responsable de l’armée russe, sans exclure totalement l’hypothèse de l’acte terroriste.

« Un acte terroriste, ce n’est pas forcément une explosion, nous n’excluons pas » cette hypothèse, a ajouté le général Sergueï Baïnetov, directeur du service de la sécurité aérienne de l’armée de l’air, soulignant qu’un attentat pouvait résulter d’une « action mécanique ».

L’avion s’est décomposé

Les autorités ont également annoncé que les sauveteurs avaient terminé la « phase principale » des recherches, ayant remonté de la mer Noire « tout ce qui est lié au crash de l’avion ». Il ne restant à récupérer que de petites parties de l’appareil et des fragments de corps.

« La zone du crash a été totalement inspectée. Dix-neuf corps, 230 fragments de corps, 13 grosses pièces de l’avion et près de 2 000 fragments ont jusqu’à présent été remontés à la surface », a précisé Maxime Sokolov.

« L’avion s’est quasi entièrement décomposé lors de son impact à la surface de l’eau et ensuite au fond de la mer Noire ; ce qui a compliqué les opérations de recherche. »

L’avion militaire s’était écrasé deux minutes et quarante-quatre secondes après son décollage de la station balnéaire de Sotchi, où il s’était ravitaillé, avant de s’envoler pour la base aérienne de Hmeimim, près de Lattaquié, en Syrie.

Selon le ministère de la défense, l’appareil était exploité depuis trente-trois ans et comptait 6 689 heures de vol. Il avait été réparé en décembre 2014 et révisé en septembre.

Le chœur de l’Armée rouge décimé

A bord de cet avion de conception soviétique, tristement célèbre pour sa fiabilité très médiocre, voyageaient des militaires, des journalistes envoyés par les principales chaînes de télévision publique russes et surtout, plus de 60 membres de l’un des principaux ensembles des chœurs de l’Armée rouge, l’ensemble Alexandrov, emmené par le chef d’orchestre Valery Khalilov, qui se trouvait également à bord.

Chanteurs, musiciens, danseurs : tous se rendaient en Syrie, dans le but de célébrer le Nouvel An aux côtés des troupes russes. A bord du vol également, une personnalité de la société civile russe très appréciée dans son pays, l’humanitaire et médecin Elizaveta Glinka, qui veillait sur ce vol au transport de près d’une tonne de médicaments réunis par une association caritative très connue en Russie.

Crash en Russie : la deuxième boîte noire repêchée parmi de nombreux débris de l’avion
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