Le président Francois Hollande lors de ses derniers voeux aux Français, le 31 décembre 2016. | OLIVIER MORIN / AFP

Ce sont des vœux teintés de gravité que François Hollande a adressés aux Français, samedi 31 décembre, à 20 heures. « Ce soir, c’est la dernière fois que je vous présente mes vœux comme président de la République », a-t-il rappelé en liminaire de son discours télévisé du Nouvel An.

Ce discours a été l’occasion de refermer une année marquée par les conflits en Irak et en Syrie et le terrorisme, de faire valoir son bilan, mais surtout de mettre en garde contre le Front national (FN) et la droite en vue de la présidentielle. Sur la forme, le président de la République s’en est tenu à la tradition : une allocution de moins de dix minutes, enregistrée peu avant sa diffusion, à 20 heures tapantes, debout derrière un pupitre sous les ors du salon Napoléon III de l’Élysée.

  • « Nous n’en avons pas terminé avec le terrorisme »

Le chef de l’Etat a commencé par évoquer les « terribles attentats » ayant endeuillé la France en 2016, citant ceux de Nice, de Magnanville et de Saint-Étienne-du-Rouvray. « Je pense à toutes les victimes, à leur famille, aux blessés qui souffrent dans leur cœur et dans leur chair », a lancé le chef de l’Etat.

« Je sais aussi l’inquiétude qui est toujours la vôtre face à cette menace terroriste qui ne faiblit pas, comme hélas en témoigne ce qui s’est produit à Berlin » où douze personnes ont péri lors d’une attaque d’un marché de Noël. Mais « vous pouvez être fiers de vous », a lancé M. Hollande aux Français.

« Les terroristes voulaient vous diviser, vous séparer, vous effrayer. Vous avez montré que vous étiez plus forts rassemblés, solidaires et unis. Vous n’avez pas cédé aux amalgames, aux stigmatisations, aux vaines querelles. »
  • En Irak lundi

François Hollande a ensuite annoncé qu’il se rendrait lundi en Irak pour « saluer » les soldats français engagés contre l’organisation djihadiste Etat islamique (EI).

« Nous n’en avons pas terminé avec le fléau du terrorisme. Il nous faudra continuer à le combattre. À l’extérieur, c’est le sens de nos opérations militaires au Mali, en Syrie, en Irak. Irak où je me rendrai après-demain (lundi) pour saluer nos soldats. »

Il faut « combattre aussi » le terrorisme « à l’intérieur pour déjouer des attentats, mettre hors d’état de nuire les individus dangereux et prévenir la radicalisation djihadiste. Mais soyez certains d’une chose, que de cette lutte contre la barbarie la démocratie sortira victorieuse », a poursuivi François Hollande.

  • Hollande s’adresse à Trump

Le chef de l’Etat a ensuite abordé le climat politique ambiant, notamment à l’international, avec l’adoption du Brexit et l’élection aux Etats-Unis de Donald Trump. François Hollande a réagi au refus du nouveau président américain de remettre en cause l’accord sur le climat, adopté fin 2015 par 195 pays, à l’issue de la COP21.

« Je vous l’affirme, la France ne laissera personne, ni aucun Etat, fût-il le plus grand, remettre en cause cet acquis majeur de la communauté internationale. »

Invoquant le « crédit » de « la parole de la France pour porter de grandes causes », François Hollande a ainsi pris l’exemple de la lutte contre le réchauffement climatique. « Rappelez-vous, c’est à Paris qu’un accord historique a été conclu », a poursuivi le président de la République.

  • Mise en garde sur le FN

Concernant la politique intérieure, François Hollande a mis en garde contre une éventuelle victoire du Front national à l’élection présidentielle de 2017. Sans citer le nom de Marine Le Pen, le chef de l’Etat a estimé que la réalisation d’un tel scénario, « ce ne serait plus la France ».

Il s’en est aussi pris au candidat de la droite François Fillon, accusé de vouloir « brutaliser la société », et a lancé un avertissement à la gauche, dont « la dispersion » risque d’entraîner son « élimination » dès le premier tour de la présidentielle en avril 2017.

Enfin, le chef de l’Etat a conclu sur une note plus personnelle, concernant la fin de son mandat et son engagement politique. « Je serai à la tâche jusqu’au dernier jour de mon mandat. Mon engagement pour la France, c’est l’engagement de toute ma vie », a-t-il assuré, avant de conclure :

« Un lien indéfectible nous unit. Fort de cette conviction, je vous adresse mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année. »

Dans la foulée et comme l’an passé, il rencontrera les forces de sécurité qui formeront le dispositif pour la soirée du réveillon sur les Champs Elysées et visitera les salles de commandement installées au Petit Palais.