Le club Reina, sur les rives du Bosphore à Istanbul,  le matin du 1er janvier 2017, après l’attaque. | OZAN KOSE / AFP

Théâtre d’un sanglant attentat qui a fait au moins 39 morts et 69 blessés lors des célébrations du Nouvel An, la cossue boîte de nuit Reina, au bord du Bosphore, est un haut lieu de la vie nocturne à Istanbul, prisé de la jeunesse branchée, des célébrités et des touristes étrangers. Situé dans la partie européenne de la ville, le club, qui a ouvert en 2002, est aussi accessible par bateau directement depuis le détroit. Il faut généralement montrer patte blanche pour y passer la soirée et trouver grâce aux yeux de videurs qui ne laissent entrer que des clients triés sur le volet.

En dépit de l’islamisation croissante de la société dont se plaignent les détracteurs du président Recep Tayyip Erdogan, le club Reina est resté l’un des repaires incontournables de la jet-set turque et des fêtards pas trop regardants sur la dépense. Au fil des ans, la boîte de nuit est devenue un lieu de rencontre pour les vedettes des équipes de football stambouliotes et celles de séries télévisées très suivies en Turquie. Les réjouissances ne s’achèvent en général qu’au petit matin.

Jusqu’ici synonyme de fête, le nom de Reina sera désormais associé à ce massacre commis pendant la célébration du Nouvel An. Les soirées commencent souvent bien après minuit dans ce club doté de plusieurs restaurants, pistes de danse et d’un bar central. La vue depuis la terrasse est spectaculaire avec l’un des trois imposants ponts qui enjambent le Bosphore situé juste au-dessus et les lumières de la rive asiatique qui scintillent au loin.

L’histoire de ce pont est déjà associée à l’un des épisodes les plus violents qu’a vécus la Turquie, puisqu’il a été le théâtre d’affrontements entre soldats factieux et manifestants pendant la tentative de putsch du 15 juillet dernier. Cette date est d’ailleurs devenue depuis le nom officiel du pont.