Depuis vendredi, le ministère a recensé huit nouveaux foyers en France, selon les statistiques publiées sur son site Internet. | MEHDI FEDOUACH / AFP

La grippe aviaire H5N8 continue de progresser. Depuis le 1er décembre, quatre-vingt-trois foyers ont été recensés dans le Sud-Ouest, dont quarante-trois dans le seul département du Gers, essentiellement dans des élevages de canards, a indiqué, lundi 2 janvier, le ministère de l’agriculture.

Depuis vendredi, le ministère a recensé huit nouveaux foyers en France, selon les statistiques publiées sur son site Internet. Les foyers sont localisés dans sept départements du Sud-Ouest :

- Les Landes (14 foyers, + 4 depuis le 30 décembre) ;

- Le Tarn (8 foyers, pas d’évolution) ;

- Le Gers (43 foyers, + 4 depuis le 30 décembre) ;

- Les Pyrénées-Atlantiques (2, pas d’évolution) ;

- Les Hautes-Pyrénées (7, pas d’évolution) ;

- L’Aveyron (2, pas d’évolution) ;

- Le Lot-et-Garonne (7, pas d’évolution).

« Conserver les labels »

Dans le département du Lot-et-Garonne, la chambre d’agriculture et la Coordination rurale ont, chacune de leur côté, déposé plainte contre X concernant le déplacement de canards infectés par la grippe aviaire du Tarn vers leur département, en lien avec des foyers détectés fin novembre-début décembre.

« On sait que le département du 47 était indemne de la grippe aviaire et de son épisode de H5N8 jusqu’à ce que des animaux du Tarn viennent infecter un élevage de Monbahus », dans le nord du département, a déclaré Patrick Franken, à la tête du syndicat agricole, qui a déposé plainte « pour qu’une enquête soit diligentée ». « Le virus a été importé par négligence ou manquement à des règles de biosécurité et au principe de précaution dans le Tarn. Et rien n’est prévu pour compenser ces pertes financières », a-t-il estimé.

Devant l’avancée de l’épidémie, les obligations de confinement des volailles à l’intérieur pour éviter la propagation du virus par le biais des oiseaux migrateurs sauvages ont été rappelées et renforcées par certains préfets dans les départements touchés.

Par ailleurs, le ministère a publié la semaine dernière une série de dérogations au Journal officiel permettant le maintien de labels à des produits type « foie gras du Sud-Ouest », dont les cahiers des charges imposent d’ordinaire que les animaux soient élevés en plein air. Ces dérogations exceptionnelles « permettent de conserver les labels » de qualité ou de provenance géographique, « tout en se conformant aux mesures de biosécurité obligatoires en raison de l’influenza » comme le confinement obligatoire, a indiqué le ministère.

13 pays européens touchés

La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a rappelé la semaine dernière que tous les mouvements et rassemblements de volailles (foires, marchés, expositions) étaient « interdits ». Le transport d’oiseaux vivants, y compris à l’abattoir, et de fumiers et de lisiers dans les zones concernées l’est aussi, ainsi que la chasse aux gibiers à plume et leur lâcher.

De même, les volailles de basse-cour doivent « impérativement être confinées dans les bâtiments ou des enclos avec pose de filets sur le dessus » pour éviter tout contact avec des oiseaux sauvages ou d’élevage. Dans la faune sauvage, le nombre de cas recensés est toujours de cinq. Ils sont situés dans le Pas-de-Calais (1), la Haute-Savoie (2), le Tarn (1) et la Manche (1).

Selon la plate-forme ESA d’épidémiologie santé animale en Europe, 13 pays européens, dont la France, sont touchés par le virus H5N8 véhiculé par les oiseaux migrateurs. Le nombre total de foyers et de cas notifiés est de 406, dont 245 au sein des oiseaux sauvages, 155 en élevage, et 6 au sein d’oiseaux en captivité. Le pays le plus touché pour l’élevage étant la Hongrie avec 120 foyers, suivi par l’Allemagne avec 14.