Des coureurs boliviens lors de la cérémonie officielle de lancement du Dakar de 2017. | NORBERTO DUARTE / AFP

Le Dakar 2017, présenté comme le « plus dur » de l’ère sud-américaine, s’offre lundi 2 janvier un départ inédit depuis Asuncion, pour un périple de 8 800 km jusqu’à Buenos Aires en passant par la haute montagne bolivienne. Cette 39e édition du Dakar - la neuvième en Amérique du Sud, se déroule du 2 au 14 janvier.

Le coup d’envoi sera donné par les motos et les quads, avec le départ à 8 heures (heure locale) du vainqueur sortant en moto, l’Australien Toby Price, sur les routes du Paraguay, que le Dakar visite pour la première fois.

Les 318 véhicules en lice (144 motos, 37 quads, 87 autos et 50 camions), selon le verdict des commissaires de course à l’issue des vérifications administratives et techniques, s’élanceront pour une première étape de 454 km, dont 38,5 km de spéciale, jusqu’à Resistencia, dans le nord-est de l’Argentine.

Les 501 concurrents s’inquiètent notamment de la météo, après les violentes averses tropicales de ces derniers jours qui ont inondé en quelques minutes les rues de la capitale paraguayenne.

Un parcours de 8 800 kilomètres

Le Dakar 2017, qui va conduire les concurrents jusqu’à Buenos Aires le 14 janvier, fera la part belle à l’Altiplano bolivien. Ce Dakar sera également marqué par cinq étapes disputées à plus de 3 500 m d’altitude, entrecoupées par une journée de repos à La Paz, la capitale la plus élevée du monde (3 600 m), le 8 janvier. Jamais cette compétition n’aura autant roulé en haute montagne et le manque d’oxygène s’annonce comme une redoutable épreuve.

« C’est un peu l’incertitude quant à l’altitude (…), on ne sait pas trop comment on va réagir, pilotes, copilotes, mais aussi assistants, mécaniciens. Si on a un coup de moins bien sur une journée, on peut tout perdre et c’est vrai pour tous les pilotes, même ceux qui ont passé du temps en altitude et se sont bien préparés », prophétise le très expérimenté Stéphane Peterhansel, tenant du titre avec Peugeot, revenue au rallye-raid en 2015 seulement.

« Six ou sept pilotes capables de gagner »

Le recordman de victoires sur le Dakar (six en moto et six en auto depuis 1988) figure parmi les favoris à la victoire finale, au même titre que ses coéquipiers de Peugeot, Carlos Sainz, Cyril Despres et Sébastien Loeb, pilote starifié après ses neuf titres de champion du monde des rallyes.

« C’est difficile de faire un pronostic, mais l’ambition est là, c’est sûr », a prévenu Loeb, boulimique de victoires, avant le départ. Quelques semaines plus tôt, son copilote de toujours, Daniel Elena, se montrait plus explicite encore : « L’année dernière [pour leur première participation, terminée à la 9e place], l’objectif, c’était de finir. Cette année, connaissant Seb, c’est gagner. »

Mais le plateau auto est relevé, rappelle Peterhansel : « C’est un Dakar ouvert. A la louche, je dirais qu’il y a six ou sept pilotes capables de gagner, bien sûr chez Peugeot mais aussi Toyota. Et même chez Mini, avec un Mikko Hirvonen qui progresse » (4e en 2016 pour sa première participation).

Du côté des motos, les jeux sont plus ouverts encore. Après dix ans de domination sans partage de Cyril Despres et Marc Coma, passé du côté de l’organisation chez ASO après sa victoire en 2015, le Dakar se cherche de nouvelles têtes d’affiche.

L’Australien Toby Price, sacré l’an dernier, remettra son titre en jeu, avec l’idée d’offrir une 16e victoire de rang à KTM. Face à lui, Adrien van Beveren (6e en 2016) devrait être la meilleure chance française. Même s’il assure que son objectif est simplement « d’arriver au bout, pour continuer de progresser ».

Philippe Croizon aussi s’est fixé pour objectif de rallier Buenos Aires. Après avoir traversé la Manche et relié les cinq continents à la nage, l’aventurier amputé des quatre membres est à l’aube d’un nouveau défi, au volant d’un buggy adapté.