Martin Fourcade, lors des championnats du monde de biathlon d’Oslo, en 2016. | JONATHAN NACKSTRAND / AFP

Martin Fourcade, la star française du biathlon, ne décolère pas. Il n’est toutefois pas prêt à assumer un boycott solitaire des prochaines épreuves de Coupe du monde, malgré la faiblesse, selon lui, des décisions de la Fédération internationale de biathlon (IBU, International Biathlon Union) sur les cas de dopage de biathlètes russes.

La Russie a renoncé le 22 décembre à organiser l’étape de Coupe du monde à Tioumen (9 au 12 mars), alors que de son côté, l’IBU a suspendu deux des 31 biathlètes soupçonnés de dopage et a lancé une enquête pour clarifier la situation des 29 autres. « Annuler la Coupe du monde à Tioumen, c’est une mascarade de lutte contre le dopage », a expliqué Martin Fourcade à plusieurs journalistes lors d’une conférence téléphonique.

« Les seuls qui sont punis, ce sont les fans de biathlon en Russie et c’est un moyen de satisfaire ceux qui voulaient des pseudosanctions contre la Russie. Il y en a plein qui sont contents, qui ont l’impression qu’il y a des choses qui se passent. Mais ça ne change rien. Je suis fatigué de ça, je suis énervé », a-t-il insisté.

« Un boycott, je ne le ferai pas tout seul »

« Je suis un peu saoulé, parce que c’est exactement la configuration que j’avais imaginée, a ajouté le quintuple vainqueur et actuel leader de la Coupe du monde. C’est beaucoup de bruit pour pas grand-chose. »

Avant les décisions de la Russie et de l’IBU, Martin Fourcade avait évoqué l’idée d’un boycottage des épreuves de la Coupe du monde, en cas de clémence vis-à-vis de la Russie. Désormais, il ne ferme aucune porte mais n’envisage des actions collectives, alors qu’une réunion avec d’autres biathlètes est prévue en marge de l’étape de Coupe du monde à Oberhof, en Allemagne, de jeudi à dimanche.

« On doit se rencontrer avec les athlètes de la Coupe du monde dans le courant de la semaine pour faire remonter ces points de désaccord, a-t-il annoncé. Un boycott, je ne le ferai pas tout seul, je ne vais pas me sacrifier pour tous les autres, je ne suis pas Luther King ni Mandela et je n’ai pas vocation à l’être. »