Les autorités sanitaires engagent mercredi 4 janvier une vaste campagne de vaccination ciblant près de 30 000 personnes sur le campus de l’université de Dijon, après trois cas récents de méningite – dont deux mortels – chez des étudiants.

« Nous ne sommes plus dans l’urgence mais dans des mesures préventives, cette campagne vise à ramener le risque au niveau de celui rencontré sur n’importe quel campus », a déclaré à l’Agence France-presse (AFP) le médecin inspecteur de l’Agence régionale de santé (ARS), Carole Boiret, qui tient « vraiment à rassurer la population ».

La campagne pilotée par l’ARS de Bourgogne-Franche-Comté va se dérouler en trois phases : de mercredi à vendredi au sein du pôle économie-gestion (environ 1 000 personnes) ; puis entre le 9 et le 20 janvier auprès des quelque 10 000 étudiants et personnels de la faculté de droit et lettres ; enfin jusqu’à la fin du premier trimestre 2017 sur le reste du campus.

Les premières filières concernées sont celles que fréquentaient les deux étudiants décédés d’une méningite à méningocoque de type W135 entre octobre et décembre. En fin d’année, l’ARS avait indiqué que l’état de santé d’un troisième étudiant, également infecté, évoluait « favorablement ».

Au total, environ 30 000 personnes sont potentiellement concernées par cette vaccination gratuite, basée sur le volontariat. Le produit utilisé, en dose unique, protège contre quatre souches de méningocoque (A, C, Y et W).

Absence de contact direct

En décembre, les personnes ayant eu des « contacts proches et répétés » avec les étudiants malades avaient été identifiées par l’ARS pour « leur recommander une prophylaxie antibiotique et les inviter à se faire vacciner ». En l’absence de contact direct avéré entre les étudiants touchés par la méningite, les autorités sanitaires craignent que la bactérie circule via des porteurs sains.

« Il ne faut pas hyperdramatiser la situation en semant une inquiétude excessive car c’est une maladie rare avec un mode de transmission difficile », a estimé le président de l’université de Bourgogne, Alain Bonnin, qui dit ne pas avoir ressenti de « panique » sur le campus. Le budget de l’opération n’a pas été précisé.

Un numéro vert d’information (0805 200 550) a été mis en place par l’ARS.

Le méningocoque est un germe très fragile qui ne survit pas dans l’environnement mais se transmet par la salive. La maladie se traduit par une fièvre, des maux de tête, une raideur de la nuque avec des vomissements et une gêne à la lumière.

469 cas notifiés en 2015

Les infections invasives à méningocoque sont relativement rares en France, avec 469 cas notifiés en 2015 ayant entraîné 53 décès, selon l’Institut national de veille sanitaire.

Plusieurs campagnes de vaccination de très grande envergure ont déjà été organisées en France au cours des années 2000, touchant plusieurs centaines de milliers de personnes dans le sud-ouest (Hautes-Pyrénées, Landes et Pyrénées-Atlantique), le centre (Puy-de-Dôme) et le nord du pays (Seine-Maritime et Somme).

Plus récemment, en avril 2016, l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes avait lancé une campagne de vaccination auprès de 4 300 enfants et jeunes adultes dans douze communes du Beaujolais, après quatre cas d’infections de souche B.