Charlotte Marchandise, le 8 décembre, à Strasbourg. | PATRICK HERTZOG / AFP

Aux plaisirs démodés, c’est dans ce bar rennais que Charlotte Marchandise a appris sa victoire au second tour de Laprimaire.org, samedi 31 décembre. « Je suis extrêmement touchée de cette victoire. Je suis convaincue qu’on a gagné parce qu’on a appelé à une candidature collective », a-t-elle alors annoncé.

Porter un candidat issu de la société civile vers l’élection présidentielle de 2017, tel est l’objectif que s’est fixé cette primaire citoyenne, près de neuf mois après sa création. Un projet qui se veut fédérateur, pour lutter contre le manque de représentativité des partis politiques actuels. Il compte près de 126 000 inscrits, un niveau d’adhésion que ses organisateurs, l’avocat David Guez et le développeur Thibault Favre, n’hésitent pas à comparer aux quelque 120 000 adhérents du mouvement d’Emmanuel Macron. Ainsi, 50,76 % des 30 000 votants – soit environ 13 000 de plus qu’à la primaire écologiste – ont accordé la mention « très bien » à Charlotte Marchandise qui était opposée à quatre concurrents.

Obtenir les 500 signatures

Professeur de français, guide touristique, gérante d’un bar culturel, infographiste, responsable webmarketing, cofondatrice bénévole d’un collège laïque et aujourd’hui consultante formatrice… La liste des différents emplois qu’a occupés cette Rennaise de 42 ans est longue. Adjointe déléguée à la santé à la mairie de Rennes depuis 2014, elle a été élue en tant que représentante de la société civile.

« Citoyenne lambda », cette candidate qui propose « un projet sérieux » sans toutefois « se prendre au sérieux » défend un programme rassembleur. Selon elle, face à l’urgence démocratique, le « changement de méthode » s’impose. « 99 % des jeunes pensent que les hommes politiques sont corrompus [selon une dernière étude du Cevipof], ne cesse-t-elle de répéter. Je n’en pouvais plus de voter contre, il fallait un projet positif. » Pour ce faire, la candidate propose un revenu de base universel, un changement de Constitution « pour instaurer un régime parlementaire piloté par un premier ministre », une transition écologique, économique et énergétique, le tout en se réappropriant « l’expérience du pouvoir citoyen ».

Pour l’heure, la plate-forme citoyenne n’a récolté qu’un peu plus du cinquième des 300 000 euros attendus pour le financement de la campagne. Autre défi de taille : obtenir les 500 signatures nécessaires pour pouvoir se présenter.

Lina Kortobi