Arnaud Montebourg présente son programme économique, le 4 janvier. | Jacques Demarthon / AFP

Son programme était en ligne dès la fin du mois de décembre, mais Arnaud Montebourg ne voulait pas laisser deux de ses adversaires à la primaire de la gauche, Manuel Valls et Vincent Peillon, prendre seuls la lumière médiatique en présentant leur projet, mardi 3 janvier. Alors l’ancien ministre du redressement productif a convoqué la presse dès le lendemain pour détailler ses propositions sur le plan économique.

Son arme pour se distinguer de ses adversaires : un programme chiffré, estimé à 24,4 milliards d’euros par an pour relancer l’économie et les investissements. En ligne de mire, un taux de chômage à 6,1 % en 2022, un déficit public à 2,5 % du produit intérieur brut et une dette du pays à 91,2 % du PIB. Le tout en tablant sur un taux de croissance moyen de 1,9 % sur cinq ans, quand il a été de 1,2 % en 2016.

Baisse de la CSG, surtaxe des banques

Pour atteindre ces objectifs, il propose la fin de l’austérité et promet d’être « le candidat du travail et de la feuille de paie ». Parmi les principales mesures, il propose la baisse de la contribution sociale généralisée (CSG) sur les salaires les plus faibles pour relancer le pouvoir d’achat et une réforme du régime social des indépendants (RSI). Selon M. Montebourg, ces mesures peuvent être financées en utilisant 10 milliards d’euros par an jusque-là alloués au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).

M. Montebourg propose aussi d’instaurer une taxe exceptionnelle sur les profits des banques françaises, qui devrait rapporter 5 milliards d’euros par an. « Une contribution très modérée par rapport à ce qu’elles nous ont coûté dans la crise », a dit l’ancien ministre. Il entend également nationaliser temporairement ou partiellement une des cinq grandes banques françaises, encadrer les salaires des patrons des grandes entreprises cotées, qui, s’ils s’augmentent, devront augmenter leurs salariés dans les mêmes proportions.