Un bus parisien. | LOIC VENANCE / AFP

C’est un petit événement dans le monde de la mobilité connectée. La RATP a décidé de mettre à disposition des développeurs, étudiants et autres chercheurs l’ensemble de ses données « temps réel » sur la circulation de ses métros, bus et autres tramways sur Paris et sa proche banlieue. « Nous proposons ces données sur notre plateforme open data depuis mardi 3 janvier », annonce au Monde Dominique de Ternay, le directeur marketing de la régie publique.

Ces données servent notamment aux entreprises qui proposent des services de planification de trajet, notamment sur mobile, comme Citymapper, Google Maps, Moovit ou encore l’application MaRATP. Aujourd’hui, hors RATP, toutes ces applications sont obligées d’utiliser les horaires théoriques. Si un incident bloque une ligne, ces services ne peuvent l’indiquer. Avec les données de trafic en temps réel, ces planificateurs seront beaucoup plus précis.

Avec ce geste, l’entreprise publique souhaite surtout effacer la polémique qui avait troublé en avril 2016 le petit monde de l’open data et des start-up de la mobilité. A l’époque, la régie publique avait été accusée par la société Citymapper de l’empêcher d’utiliser ses données temps réel, voire de refuser toute discussion avec elle… Une pétition en ligne pour dénoncer cette situation avait même réuni 18 325 signataires.

Un million d’euros investis

Sous pression du monde des start-up, mais aussi de la loi Macron, qui oblige les entreprises publiques à se convertir à l’open data, la RATP a préféré jouer les bons élèves. « Nous avons travaillé pendant six mois et investi un million d’euros pour dupliquer nos serveurs et préparer cette ouverture des données temps réel dans de bonnes conditions », précise Dominique de Ternay.

« Le service est gratuit jusqu’à un seuil de 30 millions de requêtes par mois. Cela permet d’offrir un service qui se réactualise toutes les cinq minutes. Cela nous semble tout à fait suffisant pour des développeurs ou des étudiants pour créer de nouveaux services », complète le responsable. Au-delà de ce niveau de requêtes, la régie est légalement autorisée à faire payer les utilisateurs du système d’open data pour couvrir ses coûts de structures. Par comparaison, la SNCF autorise pour ses données 150 000 requêtes par mois…

Du côté de Citymapper, on apprécie. « Cette ouverture est un premier pas dans la bonne direction », juge Jean-Baptiste Casaux, son chargé de développement. Reste que la start-up attend incessamment l’ouverture des données promise par le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), concernant le trafic de la RATP, de SNCF Transilien et des lignes de bus de banlieue du réseau Optile. Selon M. Casaux, « la solution technique retenue par le STIF devrait être plus moderne que celle de la RATP. »