Deux officiers ont été condamnés à la prison à vie jeudi 5 janvier par un tribunal turc pour leur implication dans le putsch manqué contre le président Erdogan en juillet. Les deux hommes, un colonel et un major, faisaient partie de la gendarmerie dans la ville d’Erzurum (nord-est de la Turquie). Reconnus coupables de « violation de la Constitution », ils sont les premiers à se voir infliger cette peine.

La tentative de coup d’Etat, qui a fait près de 270 morts et 2 000 blessés, a été imputé par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, en exil aux Etats-Unis. Selon les derniers chiffres publiés par l’agence progouvernementale Anadolu, quelque 41 000 personnes soupçonnées de liens avec les réseaux gulénistes ont été arrêtées. Des procès viennent de s’ouvrir dans plusieurs villes, dont l’un le 29 décembre à Istanbul contre 29 policiers accusés d’avoir refusé de défendre le président Erdogan.

Purge

Les médias proches du régime rapportaient vendredi que des mandats d’arrêt ont été émis contre 380 hommes d’affaires accusés d’avoir soutenu financièrement le réseau du prédicateur Fethullah Gülen.

Au-delà des putschistes présumés, les purges engagées après le 15 juillet visent les milieux prokurdes et les médias, ce qui a conduit des ONG à accuser le pouvoir de profiter de l’état d’urgence pour étouffer toute voix critique. L’ampleur de ces mesures suscite aussi l’inquiétude de l’Occident, notamment de l’Union européenne, dont les relations avec la Turquie se sont sensiblement dégradées ces derniers mois.