Benoît Hamon, le 3 janvier 2017, à Paris. | OLIVIER LABAN-MATTEI POUR LE MONDE

Benoît Hamon a annoncé, vendredi 6 janvier, qu’il souhaitait établir un budget « défense et sécurité » à 3 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici à 2022. Le candidat de la primaire à gauche en vue de la présidentielle a fait cette promesse de campagne alors que la part du budget français consacré à la défense est actuellement estimée à 1,8 % du PIB.

Le même jour, dans ses vœux aux armées, à Mont-de-Marsan, le président de la République, François Hollande, a été plus mesuré en estimant qu’il fallait « aller vers 2 % » du PIB sur les cinq prochaines années.

Lors d’une conférence de presse dédiée à ces sujets, M. Hamon a déclaré vouloir regrouper « défense » et « sécurité » dans une même loi d’orientation et de programmation. Le député des Yvelines a cité en exemple l’Opération Sentinelle de l’armée, qui assure la sécurité intérieure de certains points du territoire national depuis les attentats de janvier 2015.

L’ancien ministre de l’éducation anticipe « le choix de l’administration [du président élu américain Donald] Trump de demander aux Européens de consacrer davantage de leurs ressources à leur propre défense ».

Une stratégie européenne de défense

Le socialiste a évoqué la mutualisation du renseignement pour « aboutir à une agence européenne de renseignement », le renforcement de l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), des « états-majors européens » ou encore des « brigades binationales comme la brigade franco-allemande ».

« Il me semble que nous devons consacrer du temps, du dialogue et des efforts à construire une stratégie européenne de défense. »

M. Hamon souhaite aussi l’« amélioration du hub européenafin de faire en sorte que les pays qui ne disposent pas d’un outil de défense capable de nous accompagner dans les opérations extérieures puissent coopérer de manière indirecte par le soutien logistique, financier, pour les opérations que nous faisons au nom de la France et aussi de la sécurité européenne ».

Le député des Yvelines, qui veut « poursuivre le renouvellement et la modernisation » de la dissuasion nucléaire française, a également insisté sur « l’accompagnement social des militaires ».