Au moins 33 détenus ont été massacrés vendredi 6 janvier dans une prison de l’Etat de Roraima, dans le nord du Brésil, cinq jours après une mutinerie sanglante qui a coûté la vie à 56 prisonniers à Manaus en Amazonie, selon les autorités locales.

« Trente-trois morts ont été recensés à la PAMC [pénitentiaire agricole de Monte Cristo] dans les premières heures de la matinée », a annoncé le gouvernement de l’Etat de Roraima dans un communiqué. Il a ajouté que la situation dans l’établissement pénitentiaire était à nouveau « sous contrôle ». La police est sur place pour faire les premières constatations et le bilan pourrait encore s’alourdir.

Selon le gouvernement de Roraima, cette nouvelle tuerie n’a pas été perpétré dans le cadre d’une mutinerie, mais lors d’une action rapide d’un groupe de détenus, qui a duré moins d’une heure. Une porte-parole du gouvernement de cet Etat du nord du Brésil a précisé qu’aucune arme à feu n’avait été retrouvée à l’intérieur de la prison et que les meurtres avaient pour la plupart été commis à l’arme blanche.

Surpopulation carcérale

En octobre, dix détenus avaient été assassinés dans cette même prison de Roraima, lors d’un affrontement entre factions rivales du crime organisé. Cette prison regroupe des membres du Comando vermelho (CV), originaire de Rio de Janeiro, allié de la FDN (Familia do Norte), considérée par la police comme responsable du massacre de Manaus, dans la nuit de dimanche à lundi. La plupart des détenus tués à Manaus étaient des membres présumés du puissant PCC (Premier commando de la capitale), de Sao Paulo, grand rival du CV.

Les émeutes sont fréquentes dans les prisons du Brésil, où la surpopulation est régulièrement dénoncée par des organisations de défense des droits de l’homme. Avec 622 000 détenus recensés par le ministère de la justice à la fin de 2014, le Brésil représente la quatrième population carcérale au monde, derrière les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Au niveau national, le taux d’occupation est de 167 %, soit 1,67 détenu par place disponible – à titre de comparaison, en France, où la surpopulation carcérale est souvent dénoncée, le taux d’occupation est à 117 %.

Jeudi, le gouvernement brésilien a annoncé les grandes lignes de son nouveau plan national de sécurité, avec notamment la construction de nouvelles prisons dans chacun des 27 Etats du pays.