La statue d’une « femme de réconfort » devant le consulat japonais de Busan en Corée du Sud. | STR / AFP

Le Japon a annoncé vendredi 6 janvier le rappel temporaire de son ambassadeur en Corée du Sud pour protester contre l’installation en décembre, devant son consulat de Busan d’une statue à la mémoire des esclaves sexuelles de l’armée impériale nippone, dites « femmes de réconfort ».

Cette question empoisonne les relations entre Séoul et Tokyo depuis des décennies, nombre de Sud-Coréens y voyant le symbole des abus et violences commis par le Japon durant sa domination coloniale, de 1910 à 1945.

La plupart des historiens estiment que jusqu’à 200 000 femmes, pour la plupart des Coréennes mais aussi des Chinoises, des Indonésiennes et des ressortissantes d’autres pays asiatiques, ont été enrôlées de force dans les bordels de l’armée impériale.

« Des conséquences déplorables »

« Le Japon et la Corée du Sud ont confirmé que l’accord conclu en 2015 résolvait le problème des femmes de réconfort de façon définitive et irréversible. En dépit de cela, une statue a été installée [à Busan], ce qui a des conséquences déplorables sur les relations entre les deux pays », a déclaré le porte-parole du gouvernement nippon, Yoshihide Suga.

Outre le rappel de l’ambassadeur Yasumasa Nagamine, M. Suga a également annoncé que Tokyo faisait revenir temporairement son consul général à Busan, reportait des discussions économiques de haut niveau et suspendait des pourparlers sur un nouvel accord de swap de devises entre les deux Etats. L’archipel souhaite le retrait de la statue.

Les deux pays ont conclu un accord « définitif et irréversible » aux termes duquel le Japon a offert ses « excuses sincères » et versé un milliard de yens (8,8 millions d’euros) de dédommagement pour financer une fondation afin d’aider les survivantes.