Un graffiti anti-Trump à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, près de Tijuana en mai. | STRINGER / REUTERS

Le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, a reconnu vendredi 6 décembre que le Congrès devrait avancer l’argent pour la construction du mur anti-immigrés à la frontière avec le Mexique, pour concrétiser au plus vite l’une de ses principales promesses électorales.

« Les médias malhonnêtes ne disent pas que l’argent dépensé pour la construction du Grand Mur (pour le faire plus vite), sera remboursé plus tard par le Mexique ! », a affirmé M. Trump, sur Twitter.

Plusieurs médias américains, dont CNN, avaient rapporté jeudi que l’équipe de transition avait informé les parlementaires républicains que M. Trump jugeait préférable que le financement de cette construction soit assuré par une allocation de crédits dès le mois d’avril. Une telle procédure reviendrait à financer l’édifice avec l’argent des contribuables américains.

La promesse de Donald Trump de construire l’« énorme, puissant et beau mur » sur la frontière sud des Etats-Unis, longue de plus de 3 000 kilomètres, lui a valu à chaque fois un soutien enthousiaste et vocal pendant ses meetings électoraux. « Qui va payer ? », lançait le candidat, et la foule s’égosillait à chaque fois : « Le Mexique ».

Plusieurs milliards de dollars

Le coût du projet n’est pas établi mais devrait s’élever à plusieurs milliards de dollars. Pour aller au plus vite, les responsables républicains, qui contrôlent les deux chambres du Congrès, et l’équipe de transition de M. Trump comptent s’appuyer sur une loi promulguée en 2006 par le président George W. Bush, autorisant la construction « d’une barrière physique » sur la frontière avec le Mexique.

Jamais mise en œuvre, cette législation n’était pas non plus limitée dans le temps et peut donc servir de base légale à la construction à condition de trouver de l’argent frais. Les Républicains estiment que la marge de manœuvre de l’opposition démocrate est limitée sur ce sujet qui rencontre l’adhésion d’une partie de la population. Qui plus est, tout blocage du financement du mur – que les républicains comptent introduire dès la fin avril dans le cadre d’un paquet budgétaire – pourrait forcer les démocrates à provoquer une paralysie du gouvernement, qui pourrait s’avérer politiquement coûteuse.

Au cours de la campagne électorale, l’équipe de Trump avait publié un document expliquant comment il entendait contraindre les autorités mexicaines à financer la construction du mur en interdisant aux Mexicains sans papiers travaillant aux Etats-Unis d’envoyer de l’argent à leurs familles au Mexique. Selon le document, ces transferts de fonds sont estimés à 24 milliards de dollars par an. « La décision est facile pour le Mexique : verser une fois cinq à dix milliards de dollars pour s’assurer que 24 milliards de dollars continuent à entrer dans le pays année après année », expliquait le texte.