Dan Coats a été ambassadeur en Allemagne de 2001 à 2005, sous l’administration de George W. Bush. Il était membre de la commission du Renseignement au Sénat. | BRYAN R. SMITH / AFP

Le président élu des États-Unis Donald Trump a confirmé samedi 7 janvier son intention de nommer l’ancien sénateur Dan Coats, 73 ans, au poste stratégique de directeur du renseignement national, alors que l’homme est visé par des sanctions russes.

« Je suis certain que le sénateur Dan Coats est le bon choix », a déclaré dans un communiqué Donald Trump. Il « guidera la vigilance permanente de mon administration envers ceux qui cherchent à nous nuire ».

La nomination d’un directeur de renseignement est très sensible pour Donald Trump, en pleine polémique avec les services de renseignement américains, qui viennent de publier un rapport accusant formellement la Russie et Vladimir Poutine d’avoir voulu interférer avec les élections américaines et favoriser le candidat Donald Trump, en lançant des opérations de désinformation et de piratage pour dénigrer Hilary Clinton. M. Trump a fait publiquement part de son scepticisme sur cette ingérence.

Polémique entre Trump et la communauté du renseignement

Le républicain est revenu à la charge tôt samedi sur Twitter pour dénoncer « la grave négligence » du parti démocrate qui a permis selon lui à des pirates de dérober des milliers de messages de hauts responsables du parti.

« Les renseignements indiquent très fortement qu’il n’y a absolument aucune preuve que le piratage ait affecté les résultats de l’élection. Les urnes électroniques pas touchées ! » a aussi écrit le milliardaire.

En fait, le rapport ne s’aventure pas sur le terrain de l’impact des piratages de responsables démocrates sur le résultat du scrutin. Mais il confirme effectivement l’assertion des responsables américains selon laquelle les systèmes électoraux eux-mêmes n’ont pas été manipulés : « les types de systèmes ciblés ou piratés par les acteurs russes n’étaient pas liés au comptage des voix », conclut le rapport.

Un sénateur interdit de séjour en Russie en 2014

Le choix de Dan Coats, 73 ans, sénateur républicain sortant de l’Indiana, comme maître-espion devrait rassurer tous ceux qui soupçonnent une indulgence du président élu envers la Russie.

Dan Coats est l’un des six sénateurs américains et trois responsables de la Maison Blanche interdits de séjour en Russie par Moscou en 2014, en représailles aux sanctions américaines après l’invasion de la Crimée. A l’époque, le sénateur s’était dit « honoré » d’être ainsi pris pour cible par le Kremlin.

Dan Coats a aussi été ambassadeur en Allemagne de 2001 à 2005, sous l’administration de George W. Bush. Il était membre de la commission du Renseignement au Sénat.

Le départ de James Clapper annoncé en novembre

Le directeur du renseignement, dont le poste a été créé après les attentats du 11-Septembre, coordonne l’activité des 16 agences de renseignement américaines, dont la CIA, le FBI ou la NSA.

Sans avoir à proprement parler d’autorité sur ces agences, il s’assure que l’information circule entre elles et qu’elles ne dupliquent pas leurs efforts. Son bureau est aussi chargé d’élaborer chaque jour le briefing confidentiel au président américain.

Dan Coats remplacera James Clapper, détenteur du poste depuis 2010, qui a annoncé son départ à la mi-novembre, dix jours après l’élection de Donald Trump. Ce vieux briscard du renseignement, a mis en garde en termes voilés le président élu contre toute polémique publique avec ses services de renseignement, après que le milliardaire a brocardé les analystes américains pour s’être trompés sur l’existence d’armes de destruction massive dans l’Irak de Saddam Hussein.