Vingt-et-un ans jour pour jour après la mort de François Mitterrand, Bernard Cazeneuve a rendu hommage dimanche 8 janvier à Jarnac (Charente) à l’ancien chef d’Etat, « une figure, un symbole, un précurseur qui aujourd’hui encore nous montre le chemin ». Le premier ministre en a profité pour épingler de manière à peine voilée Emmanuel Macron.

Pour François Mitterrand, président de 1981 à 1995, « le clivage droite-gauche conservait toute sa force et toute sa pertinence et ô combien il avait raison », a déclaré M. Cazeneuve dans son hommage au premier président socialiste de la Ve République, né et enterré dans la petite commune charentaise. Il a aussi rappelé que François Mitterrand admettait en son temps « que les partis de gauche puissent évoluer », « mais pas au point de théoriser le ni droite, ni gauche qu’il considérait comme un ailleurs improbable. A moins qu’il ne fût la manifestation d’un opportunisme cynique dans des circonstances particulières ou d’une confondante immaturité ».

Non aux « contingences personnelles »

« C’est une belle valeur que la fidélité... comme la loyauté d’ailleurs », a souligné le chef du gouvernement, dans une nouvelle allusion à peine voilée à la défection de l’ancien ministre de l’économie du président François Hollande.

Deux semaines avant le premier tour de la primaire de la gauche à laquelle Emmanuel Macron ne participera pas, le chef du gouvernement a également rappelé, devant la presse, le message légué par François Mitterrand : « Il n’y a pas de possibilités de gagner pour la gauche si elle ne se rassemble pas » et « elle ne peut se rassembler que dès lors qu’elle s’érige au-delà des contingences personnelles qui renvoient à tel ou tel destin ».