C’est la première fois qu’il s’exprime depuis la reprise totale de la ville d’Alep, au terme de près de cinq ans de guerre. Dans une interview accordée à RTL et les radio et télévision France info, dimanche 8 janvier, le président syrien Bachar al-Assad estime que la reconquête d’Alep constituait « un moment critique » dans le conflit débuté en 2011 et que son régime était « sur le chemin de la victoire ».

« Toutes les guerres provoquent des destructions, toutes les guerres provoquent des morts. […] Vous ne pouvez pas dire qu’une guerre est bonne. Même si elle a lieu pour de bonnes raisons, pour défendre votre pays, ce n’est pas la solution », argumente le président syrien, qui s’est entretenu dimanche avec trois députés français venus en Syrie, Thierry Mariani et Nicolas Dhuicq (Les Républicains) et Jean Lassalle (ex-MoDem). Justifiant le bombardement de populations civiles par la nécessité de « libérer [la ville] des terroristes », Bachar al-Assad estime que « c’est parfois le prix à payer. »

« La question est de savoir comment libérer les civils des terroristes dans ces quartiers. Est-ce qu’il est mieux de les laisser sous leur pouvoir, avec les décapitations, les exécutions ? Est-ce le rôle de l’État ? Non, il faut les libérer et c’est parfois le prix à payer mais, à la fin, les gens sont libérés des terroristes. C’est ce que nous avons à faire. »

Selon le député Thierry Mariani, Bachar al-Assad serait « optimiste » sur les négociations de paix prévues fin janvier au Kazakhstan sous l’égide de la Russie et de la Turquie. Et, précise le député LR, le président syrien serait prêt à négocier avec une centaine de groupes rebelles, en excluant l’organisation Etat Islamique (EI) et Fateh al-Cham, ancien branche syrienne d’Al-Qaïda.

L’armée syrienne a proclamé la reprise totale d’Alep, deuxième ville du pays, jeudi 22 décembre 2016, au terme de plus de quatre ans de violents combats. La guerre en Syrie a fait plus de 310 000 morts depuis mars 2011.