Marine Le Pen lors d’une visite à Igoville, le 6 janvier 2017. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

La présidente du Front national (FN) et candidate à l’élection présidentielle, Marine Le Pen, a accordé un entretien au Parisien/Aujourd’hui en France, publié dimanche 8 janvier. Elle y rappelle les grandes lignes de son programme, notamment sa volonté de « rendre aux Français leur souveraineté » en s’émancipant de l’Union européenne. La dirigeante d’extrême-droite promet ainsi qu’en cas de victoire au second tour, elle se rendrait à Bruxelles pour son premier déplacement à l’étranger.

Jean-Pierre Chevènement et Henri Gaino

Mme Le Pen réfute, en outre, la « fracture gauche-droite », arguant que François Fillon – « censé être de droite » – et Emmanuel Macron – « censé être de gauche » – sont d’accord « sur tous les grands sujets ». La présidente du FN n’entre toutefois pas dans le détail de ces points de convergence entre ses deux adversaires.

« La différence est entre les nationaux et les post-nationaux, autrement dit les mondialistes. Et dans le cadre de ces nationaux, il peut évidemment y avoir des gens de gauche. »

A titre d’exemple, elle cite l’ancien ministre de gauche Jean-Pierre Chevènement, « clairement sur la rive des nationaux », avant d’exprimer sa proximité avec l’ex-conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino – lui aussi candidat à la présidentielle – « un patriote » avec lequel « il y a incontestablement des points d’accord ».

François Fillon, au cœur des attaques

Dans cet entretien, la candidate frontiste concentre ses attaques sur François Fillon dont « le programme est apparu dans toute sa brutalité ».

« Lorsque nous connaîtrons le candidat socialiste, nous aurons tout loisir d’exprimer les désaccords que nous avons avec son programme. Mais, en l’état, nous avons deux candidats : M. Macron, dont personne ne sait quel est le projet – c’est donc assez difficile d’émettre une critique contre un projet qui n’existe pas –, et M. Fillon. »

« Il y a eu une chicaya, c’est déjà terminé »

Interrogée sur les passes d’armes entre Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot, Mme Le Pen les balaient d’un revers de main : « Il y a eu une chicaya, et c’est déjà terminé. »

« Qu’il y ait des différences de sensibilités entre différents cadres du Front national, c’est tout à fait normal (…) Mais, sur le fond, ils partagent exactement la même vision. »

Et cette dernière de lancer : « Il y a largement moins de différences aujourd’hui entre Florian et Marion qu’il n’y en avait en 1995 entre [Alain] Madelin et [Philippe] Séguin » parmi les soutiens à Jacques Chirac.