Un sans-abri dans les rues de Paris, le 8 janvier. | OLIVIER MORIN / AFP

La ministre du logement Emmanuelle Cosse a défendu l’action du gouvernement pour l’hébergement d’urgence des sans-abri en plein cœur de l’hiver, à l’occasion d’une visite dans la soirée du dimanche 8 janvier au SAMU social à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne.

« Ce n’est jamais tolérable qu’une personne meure dans la rue. Il faut être indigné par cela et moi, je le suis à chaque fois », a déclaré devant quelques journalistes la ministre, après la découverte du corps d’un SDF de 65 ans, samedi, en Seine-Saint-Denis.

Mme Cosse a visité le centre d’appel d’urgence – le 115 –, au terme d’une semaine marquée par une vague de froid qui a provoqué une polémique entre le gouvernement et la Fnars, fédération d’associations de solidarité. Cette dernière a dénoncé « un des hivers les plus difficiles sur le front de l’hébergement ». Elle a participé ensuite à une maraude dans Paris, avant de visiter un centre d’accueil de 99 places à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine.

Rencontre avec les associations

« Nous avons fait le choix en 2012 avec François Hollande de changer complètement la politique de l’hébergement, d’arrêter les ouvertures massives l’hiver et les fermetures au 1er mars où des gens se retrouvaient à la rue immédiatement, ce qui explique que nous sommes passés de 82 000 places à 129 000 places aujourd’hui », a fait valoir la ministre, tout en reconnaissant que des efforts restent à accomplir.

« Nous poursuivons les ouvertures de places chaque semaine », a-t-elle assuré en annonçant une rencontre cette semaine avec les associations pour situer les « points de tension en région » ainsi que mieux identifier les difficultés. Pour la ministre, l’un des problèmes réside dans la variété des populations dans le besoin.

« Il y a des mineurs isolés, des femmes seules, des hommes avec des chiens, ceux qui ont des troubles psychiques ou des addictions, des familles… et cela appelle des réponses différentes », a-t-elle souligné, évoquant aussi ceux qui refusent d’intégrer les structures existantes, « sauf quand il fait très froid ».

Multiplication des « maraudes sociales »

Interrogée sur la question des migrants, Mme Cosse n’a pas souhaité polémiquer avec Médecins sans frontières (MSF), qui a fustigé samedi des « harcèlements » et « violences » de la police à leur égard dans la capitale. Elle a promis une multiplication « des maraudes sociales » et de « prochaines ouvertures de places ».

« La partie complémentaire du centre de La Chapelle [400 places pour hommes migrants à Paris] qui concerne les femmes, les familles et les mineurs va être ouverte à Ivry d’ici 15 jours avec 350 places », a-t-elle précisé.