Au menu cette semaine : une chanson de Rodolphe Burger, un concert aux Trois Baudets (à Paris), un festival dans le désert de Californie et un documentaire sur la diva soul Sharon Jones.

UNE CHANSON : « Good », par Rodolphe Burger

Rodolphe Burger - Good (Official Audio)
Durée : 05:01

Ne pas se fier aux apparences. Si No Sport, le précédent album solo de Rodolphe Burger, guitariste et chanteur de feu Kat Onoma (1984-2002), remonte à 2008, l’homme n’est pas du genre à procrastiner. Le musicien lettré a tout simplement privilégié d’autres projets et collaborations : lorsqu’il n’était pas affairé à organiser le festival « C’est dans la vallée » à Sainte-Marie-aux-Mines, ou à rendre hommage au Velvet Underground, le géant alsacien au regard perçant a aussi enregistré avec Jacques Higelin ou plus récemment renoué avec son vieux complice Philippe Poirier, pour l’album Play Kat Onoma (2015). Son quatrième opus en solitaire, qui s’intitule Good et paraîtra le 24 février, a été réalisé avec Christophe Calpini, du groupe electro-jazz Mobile in Motion. Les deux hommes se connaissent par l’intermédiaire d’Alain Bashung, avec qui ils ont travaillé respectivement sur les albums Fantaisie Militaire (1998) et l’Imprudence (2002). Le premier morceau dévoilé, chanté en anglais et qui porte le titre de l’album, propose une alliance réussie entre de subtiles textures électro et les guitares angulaires, vertigineuses de Burger, alternant tempête rock et immobilisme ambient. Cette esthétique en clair-obscur n’aurait pas dépareillé sur l’emblématique Far From The Pictures (1995) de Kat Onoma. Franck Colombani

UN CONCERT : L’Arthur, Céline Ollivier et June Milo aux Trois Baudets, le 10 janvier

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Avec à leur actif un mini-album ou un ou deux albums, il (L’Arthur) et elles (Céline Ollivier et June Milo) ont commencé à faire parler d’eux il y a environ deux ou trois ans. Ces trois-là, parmi les nouveaux (ou récents) venus de la scène française, sont au même programme d’une soirée, mardi 10 janvier, dans un lieu tout dédié à la découverte, Les Trois Baudets. Vous aurez droit à des éléments de rock et de pop (en particulier dans Tendre et Alors ? ! tirées de son premier mini-album pour Isegoria Music) chez L’Arthur, une approche acoustique sophistiquée, des traces d’électro, un travail d’arrangement subtil chez Céline Ollivier (son deuxième album, Grands Espaces, pour Le Chant du crocodile/L’Autre Distribution, sortira le 13 janvier) et au choix majoritaire de l’anglais pour la Franco-Suisse June Milo, qui laisse percer par endroits des envies de jazz et dont le mini-album Whisper est disponible en téléchargement de fichiers numériques depuis début novembre 2016. Sylvain Siclier

Les Trois Baudets, 64 bd de Clichy, Paris 18e. Mo Blanche, Pigalle. Tél. : 01-42-62-33-33. Mardi 10 janvier, à 20 heures. 11,50 euros.

À L’AFFICHE : le Coachella Festival toujours plus francophile, en avril

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Annoncée le 3 janvier, la veille de la mise en vente de sa billetterie, la programmation de l’édition 2017 du festival de Coachella, confirme la francophilie du plus important rassemblement à la fois musical, festif et mondain des Etats-Unis. Sur les scènes posées sur les immenses pelouses entretenues en plein désert aux alentours d’Indio (Californie), ville voisine de Palm Springs, à un peu plus de 200 kilomètres à l’est de Los Angeles, sept groupes ou artistes français (contre cinq, en 2016) se produiront, deux week-ends de suite (à la programmation identique), du 14 au 16 avril et du 21 au 23 avril, aux côtés de stars comme Radiohead, Beyoncé et Kendrick Lamar. La scène electro made in France sera majoritairement représentée avec Justice, Madeon, DJ Snake (tous les trois annoncés en têtes d’affiche), mais aussi Breakbot, Brodinski et Kungs. La principale surprise étant la présence des rappeurs franciliens de PNL, qui, depuis quelques mois, reçoivent un excellent accueil critique de la part de la presse spécialisée américaine. Les forfaits pour les deux week-ends, dont les prix sont compris entre 399 dollars et 899 dollars, ont tous été vendus en quelques heures. Stéphane Davet

Coachella Valley Music and Arts Festival 2017, du 14 au 16 avril et du 21 au 23 avril, à Indio (Californie).

UN FILM EN VOD : « Miss Sharon Jones ! », un documentaire sur la diva soul Sharon Jones

Miss Sharon Jones! Official Trailer 1 (2016) - Documentary
Durée : 02:11

Le 18 novembre 2016, Sharon Jones est morte à l’âge de 60 ans, des suites d’un cancer du pancréas. Diva funk et soul, véritable bête de scène, la chanteuse new yorkaise a connu un parcours pour le moins atypique : dans les années 1980, elle chante dans les mariages tout étant gardienne à la prison de Rikers Island ou convoyeuse de fond. Ce n’est qu’à 40 ans passés que sa carrière démarre véritablement grâce au label Daptone Records, l’un des principaux instigateurs du revival soul dans les années 2000. S’en suivent sept albums enregistrés avec les fidèles Dap-Kings, le groupe phare du label, qui la conduiront lentement mais sûrement jusqu’à la gloire – du début funky Dap-Dippin’ With Sharon Jones & The Dap-Kings (2002), en passant par I Learned The Hard Way (2010), Give the People What They Want (2014) et un ultime recueil de chansons de Noël en 2015.

Le documentaire Miss Sharon Jones !, réalisé par Barbara Kopple, retrace la vie de cette chanteuse noire ainsi que ses dernières années de lutte contre la maladie, jusqu’à son flamboyant retour sur scène en 2014 (on garde en mémoire le survitaminé concert donné à l’Olympia). Même si la fin du documentaire est donc fatalement tronquée (il est sorti en 2015 aux Etats-Unis), le film prolonge néanmoins le souvenir d’une chanteuse de caractère, et au-delà, la détermination d’une femme d’exception face à l’adversité. F. C.

Miss Sharon Jones ! est disponible en VOD via la plateforme Netflix depuis le 7 janvier, avant une sortie prochaine en DVD.